11/04/2020
Manosque et Jean Giono (1895 - 1970)
La maison de Jean Giono à Manosque : Le Paraïs
Photo du Centre Jean Giono, Manosque
Jean Giono est né à Manosque et y a passé toute sa vie, à l'exception notable des années 1914 à 1919 durant lesquelles il a participé à la Première guerre mondiale. Il a pu acheter Le Paraïs dans les années 1920 avec ses premiers droits d'auteur et y a vécu en famille jusqu'à sa mort. Jean Giono possédait également quelques bâtiments de ferme à Contadour sur le flanc sud de la Montagne de Lure, massif qui domine le nord-ouest des Alpes-de-Haute-Provence. Il y organisa les Rencontres du Contadour dans les années 1930. Le déclenchement de la Seconde guerre mondiale mit fin en 1939 à ces rencontres dont le pacifisme était une des clés. Giono fut très fortement marqué par les horreurs qu'il vécut durant la Première guerre au milieu de tant d'autres soldats. Il reviendra de ce conflit marqué à jamais. Son souhait le plus profond étant qu'un tel désastre ne se reproduise pas. Il fut d'ailleurs confronté à la Justice au moment de la mobilisation en 1939, en raison de son pacifisme, et à l'occasion de la Libération de 1944, en raison de son attitude jugée par certains trop compréhensive vis à vis des occupants allemands. Il subit alors largement la vindicte des résistants de la dernière heure et son séjour de quelques mois dans une prison de Marseille le protégea d'actes malveillants de la part de ses détracteurs. Jean Giono a certainement manqué de prudence pendant l'occupation mais les motivations de ses détracteurs ne furent pas toujours aussi pures que ces derniers le prétendaient. Jean Giono avait gagné pas mal d'argent avec ses publications et certains en étaient fort jaloux... N'oublions pas que Manosque était alors une toute petite ville sujette comme les autres aux rancœurs macérées.
Le bureau de Jean Giono, Le Paraïs, Manosque
Photos de l'association Les amis de Jean Giono
Le Paraïs se visite. La propriété a été achetée par la municipalité de Manosque en 2018. Lors de mon passage en 2007, la pièce la plus attachante fut pour moi le bureau de Giono. Il semble être demeuré tel que l'écrivain le laissa à sa mort en 1970. Les feuillets manuscrits sont là avec les cahiers et les carnets de notes, les pipes et les crayons. On s'attendrait à voir entrer Giono qui irait s'asseoir à cette table...
Parmi les œuvres de Giono, on parle beaucoup en ces temps de confinement du Hussard sur le toit (1951) qui se déroule par temps d'épidémie de choléra à Manosque et en Provence vers 1832. Je recommande aussi Un roi sans divertissement (1948) dont le titre vient d'une Pensée de Pascal. Toute l'oeuvre est à lire avec Regain, Colline... Humanisme, respect de la nature, grandeur des paysages.
En cette année 2020, le centre Jean Giono de Manosque célèbre les 50 ans de la mort de l'écrivain.
http://centrejeangiono.com/giono-2020/
Avec le lien ci-dessus vous pourrez accéder au programme.
11:11 Écrit par Jean Julien dans Écouter, regarder, écrire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giono, manosque, le paraïs |
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