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05/02/2019

Marcel Hoisnard

Par une conversation familiale, j'apprends récemment qu'un de mes grands-oncles paternels d'Ille-et-Vilaine, Jules Hoisnard (un frère de mon grand-père donc), aurait eu un fils tué durant la guerre 14-18. Ce tonton Jules (comme je l'ai toujours entendu appelé) était employé des Chemins de fer de l'Ouest (ancêtre de la SNCF) et avait pris sa retraite à Janzé près de La Couyère, son village natal.

Piqué par la curiosité, je profite d'un déplacement chez mes cousins bretons pour me rendre à Janzé. Tout d'abord au cimetière où je ne retrouve pas la tombe de Jules. Je me rends alors au Monument aux Morts et j'y découvre un M. Hoisnard. Contactée, la mairie de Janzé me confirme l'existence d'une tombe achetée en 1920 par Jules. Mais elle ne dispose d'aucune information concernant les occupants de cette concession. Aucune trace non plus d'un M. Hoisnard dans l'état civil. Par contre j'apprends que tonton Jules est mort en 1941 à Janzé. Selon une de mes tantes, son épouse Marie Julie Massé (mariage avec Jules en janvier 1896 à La Couyère), serait décédée vers 1920, vaincue par le chagrin d'avoir perdu son fils à la guerre. Aucune trace d'elle dans l'état civil de Janzé. M. Hoisnard est introuvable sur le site Mémoire des Hommes qui regroupe les soldats engagés pendant la Grande Guerre. 

Jules est né en 1873 à La Couyère (35). Il est le numéro 3 des 9 enfants de mon arrière-grand-père André et de son épouse Sainte-Perrine Desrivières. Par les documents militaires de Jules retrouvés sur le site Mémoire des Hommes, j'apprends qu'il résidait en 1896 à Dreux. Il a effectué son service militaire de 1894 à 1897 à Rennes. 3 ans. L'état civil de Dreux n'a aucune trace d'un M. Hoisnard fils de Jules et de Marie. La mairie de Janzé m'envoie alors les documents concernant la concession au cimetière de Janzé et j'apprends qu'en 1920, Jules résidait à Argentan dans l'Orne. La mairie d'Argentan me révèle qu'il y a bien un Marcel Amand Léon Hoisnard dans l'état civil des décès, né le 16 janvier 1897 à Sainte-Gauburge (Orne) sur la ligne de chemin de fer Paris-Granville. Il a été incorporé le 7 janvier 1916 à 18 ans. Il est mort à 21 ans dans un hôpital militaire le 9 juillet 1918 au Fayel dans l'Oise des suites "d'une plaie pénétrante thorax par éclat d'obus (sic)." J'ai retrouvé ses documents militaires grâce à la mairie d'Argentan. Ils figurent aux Archives départementales de l'Orne.

Marcel est cité sur deux Monuments aux Morts. Celui de Janzé où son père a pris sa retraite.

 

Janzé Monument aux Morts Hoisnard.jpg

Monument aux Morts de Janzé (35) M. Hoisnard est 9ème à partir du haut

 

Argentan Orne Hoisnard monument aux morts.jpg

Monument aux Morts d'Argentan (61), photo transmise par la mairie d'Argentan. M. Hoisnard est 3ème en montant à droite.

Cette double mention n'est pas rare. La mairie de Janzé ne dispose d'ailleurs d'aucune information sur les soldats figurant sur le monument. Je cherche maintenant à savoir si Marcel a une sépulture militaire ou s'il est enterré à Janzé. Selon mes recherches, je décompte 5 engagés de mes familles en 14-18 : 2 du côté paternel, 3 du côté maternel. Trois morts : Louis Bredeloux à 24 ans en 1918, André Hoisnard à 31 ans en 1914 et son neveu Marcel Hoisnard 21 ans en 1918. Ont survécu Alfred Bredeloux, mon grand-père maternel et Julien David mon grand-oncle maternel. 

Les sortir de l'ombre est indispensable. Pour leur mémoire. Pour les années et les vies qu'ils ont sacrifiées. Pour mieux sentir le fil qui nous rattache à eux.  

 

09/11/2018

Reportage de France2 sur mes ancêtres combattants en 14-18

Vous vous souvenez que j'ai effectué des recherches sur mon grand-père maternel, Alfred Bredeloux, son frère Louis, mon grand-oncle maternel Julien David, et paternel, André Hoisnard quand ils étaient engagés dans la Grande guerre.

Nous avons tourné un reportage avec une équipe de France2 sur cette thématique le week-end dernier en famille au Chemin des Dames.

Ce reportage passera au JT de 20h de France2 demain samedi 10 novembre.

Nous avions avec nous, outre l'équipe de 3 personnes de FR2, un guide du département de l'Aisne, Vincent Dupont, très savant sur la Grande guerre et qui a poussé mes recherches concernant mes ancêtres. Ce fut passionnant et très émouvant.

Merci pour votre fidélité.

Jean-Yves Hoisnard alias Jean Julien

 

 

02/07/2014

Julien David dans la Grande guerre

Julien David 1916 28ème régt d'artillerie.JPG

Julien David en 1916. Il porte le numéro de son régiment (28) sur le col de sa veste. 

Julien David est né le 7 août 1897 à Malville (Loire-Inférieure). Il s'agit du grand-oncle de l'auteur, le frère de sa grand-mère matenelle. 

Un de mes petits-cousins, Bernard, a trouvé dans les archives de la famille David la fiche manuscrite ci-dessous retranscrite (document d'origine militaire mais incomplet) : 

"Appelé le 7 janvier 1916, incorporé au 28e d'artillerie – Vannes.
Passé au 111Artillerie lourde le 15 janvier 1917. Rejoint la 22e Batterie du 2e groupe de ce régiment à Verdun. Evacué pour congestion pulmonaire Hopital temporaire Salle 47 Révigny Meuse après guérison rejoint même régiment même batterie. Evacué pour fracture à la jambe droite Ambulance HOE 18 Vasseny Aisne dirigé au Havre Hopital temporaire n° 33 Hopital complémentaire n° 55 Centre de réforme. Rejoint le dépôt du 111e Ar lourde Lorient envoyé au 63e Art. DCA à Reuil fevrier 1918. Passé au 65e Art. DCA camp Satory Seine et Oise passé à la 8e batterie même régiment à Sablis Loir et Cher Commission de réforme 25 juin C. R. 26 septembre 1918 Orléans.
Démobilisé à Nantes au 51e reg. Artillerie avril 1919"

Cette découverte m'a conduit à modifier l'itinéraire de Julien tel que je l'avais décrit le 2 juillet 2014. La note militaire est floue sur certaines dates mais en procédant par recoupements, on peut en obtenir d'utiles précisions.

Julien est appelé le 7 janvier 1916 à 18 ans et 5 mois au 28ème régiment d’artillerie de Vannes, comme 2ème canonnier. 

Julien est probablement resté à Vannes jusqu'en janvier 1917 pour y apprendre la technique du canonnier. Il n'a donc pas rallié son régiment au front comme je le pensais initialement.

Julien David passe au 111ème régiment d’artillerie lourde le 15 ou le 20 janvier 1917 (selon les documents : date de départ de Vannes et date d'arrivée au front ?). Je me réfère à l'Historique du 111ème Régiment d’artillerie lourde, imprimerie de l’Argus soissonnais, 1920.

Il se retrouve probablement sur la rive gauche de la Meuse à Verdun. A la ferme de la Madeleine. Le 28 janvier 1917, le groupe part au repos jusqu'au 21 mars 1917. "Evacué pour congestion pulmonaire Hopital temporaire Salle 47 Révigny Meuse."

Le groupe se rend ensuite sur le front de l'Aisne, prend position à Vieil-Arcy et participe à l'attaque du 16 avril 1917 sur le Chemin des Dames. Au repos le 16 mai. 

Le 25 juin 1917, le groupe revient s'installer devant Saint-Quentin à Fontaine-les-Clercs puis repart en septembre 1917 sur l'Aisne où il prend part à la bataille de l'Ailette et participe à la prise du Fort de Malmaison.

Entre le 16 avril et le 16 mai 1917 ou en septembre 1917 (durant ces deux périodes Julien est dans l'Aisne) : "Evacué pour fracture à la jambe droite Ambulance HOE 18 Vasseny (Aisne) dirigé au Havre Hopital temporaire n° 33 Hopital complémentaire n° 55 Centre de réforme. Rejoint le dépôt du 111e Ar lourde de Lorient envoyé au 63e Art."

63ème régiment d’artillerie (DCA) le 11 décembre 1917 (Historique du 63ème RA DCA publié par la Librairie Chapelot à Paris).

Ce régiment est alors en Belgique sur la commune de Houthem (dans les Flandres) pour protéger un camp d’aviation : tirs contre des avions allemands (conditions à la fois pénibles et monotones). En mars 1918, les survols ennemis s’intensifient ainsi que la riposte alliée.

Le 21 mars 1918, un « Gotha » allemand est abattu, « atteint dans le fuselage, dans l’hélice du moteur gauche et dans les deux plans de gauche (aile). Les trois aviateurs allemands sont faits prisonniers.

"envoyé au 63e Art. DCA à Reuil fevrier 1918"

Avril 1918, secteur de la Montagne de Reims (Reuil en est proche) pour assurer la protection de la stratégique base aérienne de Beauvais. Le 6 juin 1918, une torpille tombant d'un avion allemand près d’une pièce d’artillerie en action tue un servant et en blesse un autre.

Julien est ensuite classé « service auxiliaire » (qui ne participe pas aux combats) par la commission de réforme d’Orléans le 23 (ou 25 selon les documents) juin 1918 pour fracture de la jambe droite en cours de consolidation (vicieuse). Il passe à nouveau devant cette commission le 26 août 1918.

Armistice le 11 novembre 1918

Julien est affecté au 65ème régiment d’artillerie au camp de Satory (Seine-et-Oise) à Versailles, le 3 janvier 1919. Puis à Sablis (Loir-et-Cher).

Il est affecté au 51ème régiment d’artillerie à Nantes le 17 février 1919et démobilisé le 18 avril 1919.

Il n’aura pas droit à une pension pour sa blessure.

10/05/2014

Louis

C'est à Aisy-Jouy que tu es mort le 17 septembre 1918.

Dans l'Aisne, au Chemin des Dames.

De ce funèbre destin, rien ne transparaît.

Du parfum des églantines l'air embaume en ce matin de mai 2014.

Les fleurs blanches, si belles dans la lumière du printemps laonnois, nous ensorcellent.

 

 

IMG_4880.JPG

 

 

 

Le chemin est rugueux qui monte de Volvreux vers la plaine et le champ où quelques coups de mitrailleuse eurent raison de toi.

Et où, pudique, je n'ose à ce jour aller.

Plus tard.

Rien ne presse.

Tu es là depuis bientôt 100 ans et nul n'était venu se recueillir en ces lieux où tu reposes sans sépulture comme beaucoup de soldats morts au front.

Le chemin est encombré des restes des tranchées où tu fus tué.

Béton armé.

Ferrailles improbables, os délaissés sur le chemin, os d'animal ou d'homme, mêlés et peu importe. Nul ne le sait.

La guerre, la Grande, fut rude.

Et tu y mourus le 17 septembre 1918.

Demain, je prendrai le chemin du champ où tu reposes sans nom.

"Tous les cimetières communiquent" dit un de mes amis. Tu n'es pas dans un cimetière mais de savoir là où tu reposes t'en rapproche.

  

 

 

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Aizy-Jouy le 3 mai 2014 : la vallée du Sancy, Volvreux avec son bouquet d'arbres et le plateau, invisible ici. C'est probablement là, à droite sur cette photo, que Louis fut fauché. On devine le chemin qui monte vers la gauche avec ses haies d'aubépines.

 

J'ajoute à cette page deux citations :

"J'entends dans le lointain des cris prolongés de la douleur la plus poignante." In Les chants de Maldoror, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont (1846 -1870).

"Cette ombre, mon image, qui va et vient cherchant sa vie." Ballade de moi-même, Walt Whitman (USA, 1819 - 1892)

 

 Je tiens à remercier Marc et Patrick qui m'ont accompagné dans cette exploration.

 

 

22/02/2014

Alfred, Louis et André

Alors que les campagnes de mon grand-père maternel et de son frère aîné comptent de nombreux épisodes, celle de mon grand-oncle paternel, André Hoisnard, fut très courte.

André Hoisnard.JPG

J'ai en effet retrouvé l'avis de décès de ce maréchal des logis chef dans l'artillerie. Il n'a pas combattu longtemps puisqu'il fut tué le 3 octobre 1914 près d'Arras (Pas-de-Calais) à Beaurains. Il avait 31 ans.

Mon grand-oncle maternel, Louis, est mort à 26 ans.

Ils appartiennent à la cohorte des 1 300 000 morts et disparus de la Première guerre mondiale. Regardez sur les monuments aux morts de nos communes ces listes interminables de morts pour la France. Dans le moindre village, il y en a parfois 10.

Source :

Mémoire des hommes, Ministère de la Défense

 

17/02/2014

Louis Bredeloux de septembre 1915 à septembre 1918

Fin septembre, début octobre 1915, les deux frères, Louis et Alfred, sont hospitalisés comme suite à leurs blessures. Fin novembre, Alfred se retrouve dans la Marne à Tahure là où Louis a été blessé le 21 septembre précédent. Ils appartiennent à la même division d’infanterie, la 21ème, et participent aux mêmes combats. Je n’ai pas d’indication quant à la date du retour de Louis sur le front  mais son régiment passe l’hiver 1915-1916 dans la zone de Tahure tout comme celui d’Alfred. Encore une fois, comme en 1915, les deux frères se retrouvent à proximité l’un de l’autre. Se sont-ils vus ? Ont-ils pu échanger ? Impossible de le savoir, mais on peut imaginer qu’ils en ont eu l’occasion. Cela demeurera cependant un mystère.

Fin avril (du 12 mars au 3 avril 1916, Alfred est malade) la 21ème division est retirée du front et part en repos à Mourmelon-le-Grand toujours dans la Marne, tout près de Tahure. La division repart au front les 3 premières semaines de mai 1916 à Vaudesincourt dans la Marne. Louis change de régiment et passe au 93ème le 22 mai 1916, toujours dans la même division.

 

Mourmelon et Vaudesincourt Marne 1916.jpg

  Vaudesincourt et Mourmelon (Marne)

 

La deuxième bataille de Champagne va s’achever et celle de Verdun commence. A partir du 12 juin 1916, Louis se trouve au front dans la zone de Cote du Poivre à l’ouest de Douaumont. Après un repos du 23 juin au 15 juillet vers Bar-le-Duc, retour au front à l’est de Verdun vers Châtillon-sous-les-Côtes, Bonzée-en-Woëvre et Trésauvaux.

 

 

 

Trésauvaux (Meuse)1916.jpg

 La zone de combats de Bonzée à l'est de Verdun

Après un court repos en novembre près de Saint-Mihiel, retour dans la bataille de Verdun à Douaumont. Les deux frères sont une nouvelle fois dans des positions rapprochées. Le 8 décembre 1916 Louis passe au 23ème régiment et change ainsi de division passant de la 21ème à la 41ème. J’ignore pourquoi ces changements à deux reprises en 1916 (en mai et en décembre).

Louis a donc rallié son nouveau régiment dans la région de Vienne-le-Château dans la Marne pas très loin du lieu où il fut blessé en septembre 1915. Selon les documents dont je dispose, Louis et Alfred n’auront plus l’occasion de se côtoyer.

 

Vienne-le-Château Marne 1916.jpg

Vienne-le Château (Marne)

 

Mailly-le-Camp dans la Marne, repos

1917  

Du 19 janvier au 12 mai, combats dans la zone de Loivre et Berméricourt au nord de Reims (Deuxième bataille de l’Aisne). C’est dans le régiment de Louis, entre autres, qu’auront lieu plusieurs mutineries. Le 17 avril, 17 hommes abandonnent leur poste devant l’ennemi et se dispersent dans les bois avant l’attaque de la position du Mont Téton (237 m) près de Moronvilliers à l’est de Reims. 13 condamnations à mort sont prononcées suivies de 12 grâces.

Louis n’a pas participé, semble-t-il, à ce mouvement puisqu’il est cité le  9 mai 1917 à l’ordre de son régiment : « Sous-officier brave et dévoué, a montré du calme et du sang-froid en conduisant son équipe de grenadiers à l’attaque d’une position ennemie fortement défendue. »

Du 12 mai au 3 juin, retrait du front, repos vers Damery, et, à partir du 24 mai, au camp de Ville- en-Tardenois.  Le 1er juin, une manifestation commence dans les baraquements du 23ème RI. Les hommes réclament du repos, refusent de remonter aux tranchées, ne font plus confiance aux généraux. Les manifestants gagnent Ville-en-Tardenois où ils défilent en chantant l’internationale et en arborant un drapeau rouge en tête de cortège. Les mutins se regroupent devant la mairie. Le général Bolot est entouré par les manifestants, reçoit des pierres tandis que ses étoiles et sa fourragère sont arrachées. C’est la première fois qu’un officier supérieur est molesté. Le général Mignot sauve la situation grâce à des concessions.

Le lendemain 2 juin vers 18h, toujours à Ville-en-Tardenois, une nouvelle manifestation s’organise forte de plus de 2000 hommes et se termine vers 22h. Devant cette agitation, le 23ème RI, et le 120ème régiment qui s’était joint au premier, sont emmenés en camions. Des incidents sporadiques se produisent les jours suivants.

Des soldats sont traduits en conseil de guerre : 5 condamnations à mort suivies d’exécution et 13 condamnations aux travaux forcés. (D’après Les mutineries de 1917, Guy Pedroncini, PUF. Je note que ces chiffres sont fluctuants selon les sources. S’agit-il de chiffres agrégés pour l’ensemble de la division ? Les archives des procès ont disparu, semble-t-il.). Ces mutineries ne sont pas citées dans les archives du 23ème RI.

 

Loivre 1917.jpg

 Ville-en-Tardenois (Marne) où eut lieu la mutinerie de juin 1917

Du 3 au 18 juin, après le transport par camions dans la région de Châlons-sur-Marne, repos et instruction vers Coupéville. 

A nouveau sur le front vers Tahure du 18 juin au 16 septembre. Puis du 16 septembre au 6 octobre, retrait du front et repos vers Saint-Germain-la-Ville et Pogny. Louis est promu adjudant 4 octobre 1917.

A partir du 6 octobre, transport par camions dans la région de Condé-en-Barrois, puis, le 15 octobre, dans celle de Verdun pour occuper un secteur vers la ferme Mormont et la Côte 344. 

Repos du 21 novembre au 29 décembre dans la région de Joinville-en-Vallage dans la Haute-Marne.  

1918  

De janvier à avril, occupation d’un secteur entre le Sânon et à Bezange-la- Grande à l’est de Nancy dans la Meurthe-et-Moselle. 

Après un repos vers Toul, transport par voie ferrée vers Bergues près de Dunkerque (Nord). Le 23ème RI est engagé à partir du 16 mai dans la Troisième bataille des Flandres. 

Du 1er au 29 juin, retrait du front et repos vers Saint-Pol-sur-Mer. A partir du 7 juin, transport par camions vers Cassel ; repos et travaux de deuxième position.  Louis est promu sous-lieutenant le 13 juin 1918. Du 29 juin au 8 juillet : Occupation d’un secteur vers Bailleul (Nord) à Koutkot et Fontaine-Houck. 

Le 8 juillet, retrait du front (relève par l’armée britannique) et repos vers Cassel (Nord). A partir du 10 juillet, transport par V.F (voie ferrée)  dans la région de Senlis et repos jusqu’au 17 juillet.

Du 17 juillet au 8 août, le 23ème RI est engagé dans Deuxième bataille de la Marne. Depuis  la forêt de Villers-Cotterêts, offensive, depuis la Savières vers la rivière Vesle, par Oulchy-le-Château (25 juillet) et Saponay. Louis est légèrement blessé le 19 juillet d’une plaie au cuir chevelu provoquée par des éclats d’obus. Cité à l’ordre de son régiment pour la troisième fois : « Officier d’un sang-froid et d’un courage remarquable. Le 19 juillet 1918 a enlevé sa section à l’assaut du plateau dominant Chouy s’emparant de deux mitrailleuses et faisant prisonnier le personnel. Légèrement blessé à la tête d’un éclat d’obus. Deux citations. Deux blessures antérieures ».

 

 

Chouy 1918.jpg

 Chouy (Aisne) où Louis fut blessé

 

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Troisième citation de Louis (le texte en est reproduit plus haut)

 

Du 8 au 24 août : retrait du front et transport par camions à Étrépilly près de Meaux, repos. 

A partir du 25 août, au Chemin des Dames, progression par Cuffies, jusque vers Laffaux. 

Après un nouveau repos du 5 au 15 septembre vers Soissons,  Louis est engagé avec son régiment dans la poussée vers la position Hindenburg à l’ouest de Vailly puis au nord de Vailly. C’est là qu’il est tué le 17 septembre 1918 sur la commune d’Aizy-Jouy au bois de Volvreux.

Il est une quatrième et dernière fois cité à l’ordre de son régiment le 11 octobre 1918 : « Officier d’un courage exemplaire faisant l’admiration de ses hommes. A la tête de sa section s’est emparé d’une tranchée ennemie défendue par trois barricades successives. A été mortellement atteint par une balle de mitrailleuse en plein cœur après avoir, à trente mètres du boche, mis en batterie un fusil mitrailleur qui prenait la tranchée d’enfilade. » « 3 blessures et 3 citations » (antérieures). Croix de guerre. Chevalier de la Légion d’Honneur.

Louis n'a pas de sépulture, ni militaire, ni civile. Le service chargé des cimetières militaires explique que probablement : "L'intéressé est inhumé comme inconnu, car on n'a pas pu l'identifier au moment où son corps a été relevé (cela a pu se produire même si des camarades d'unité ont assisté au décès, car les soldats tombés au combat ne pouvaient pas être transportés immédiatement)."

Alfred a quitté le chemin des Dames depuis le début de l’année 1918. Il est probablement à Pau au moment du décès de son frère, en stage de Haute-École d’aviation.

 

Chemin des dames 1918.jpg

Aizy-Jouy (Aisne) et le bois de Volvreux où Louis fut tué

 Sources :

Registre matricule de Louis Bredeloux

Histoire des régiments sur Wikipédia

Le site internet chtimiste

 

 

13/02/2014

Louis Bredeloux et la guerre 14-18

 

Louis Bredeloux (né en 1892), le frère aîné de mon grand-père maternel Alfred, est incorporé le 8 octobre 1913 au 137ème régiment d’infanterie à Fontenay-le Comte en Vendée (85) en tant que soldat de 2ème classe, pour son service militaire.

Le 6 août 1914, le régiment quitte Fontenay-le-Comte pour le front (la France déclare la guerre à l’Allemagne le 2 août). Il rejoint les Ardennes où il est débarqué le 7 et traverse la Meuse à pied afin de rejoindre la Belgique.

C’est en Belgique, à Maissin dans la région de Givet, que le 137° RI connait le baptême du feu et ses premiers tués le 21 août (Bataille des Ardennes).

Devant la poussée allemande, l’armée française se replie et le 137° revient sur la Meuse (Bataille de La Meuse 23 août – 6 septembre 1914). C’est à la ferme de Saint-Quentin, au bois de la Marfée au sud de Sedan, que le 137° va accomplir l’exploit de capturer le colonel commandant le 24° régiment d’infanterie allemande ainsi que le drapeau du 68° régiment de réserve de la Landwehr dont le 24° est dépositaire. Cette action d’éclat vaudra au 137° RI d’être décoré de la Légion d’Honneur. Louis Bredeloux devient caporal le 1er septembre 1914.

Le repli des armées françaises continue jusque sur la Marne.

Le 137° RI, après la bataille des frontières, se retrouve sur la Marne à Normée (Bataille de la Marne  du 6 au 14 septembre 1914). Il contribue à l’arrêt de l’armée allemande dans la région de Fère-Champenoise et la poursuit au-delà de Châlons-sur-Marne.

 

Louis Bredeloux Marne Fère-Champenoise.jpg

La zone des combats au sud de Châlons-sur-Marne

 Fin septembre, le 137° se retrouve dans la Somme dans la région d’Albert et combat au village de La Boisselle (Bataille de Picardie du 27 septembre 1914 au 27 juillet 1915). À partir de cette période, le front va se stabiliser durablement et transformer radicalement la physionomie des combats. Elle devient une guerre de position et d’usure. Le visage et le caractère emblématiques de la première guerre mondiale sur le front de l’Ouest apparaissent à travers la « guerre des tranchées ». Cette situation ne sera débloquée que lors des offensives allemandes de juillet 1918.

Louis est blessé au-dessous de l’œil gauche le 14 novembre 1914 à Beaumont-Hamel. Il devient sergent le 16 novembre 1914.

Le 137° va passer tout l’hiver 1914-15 dans les conditions terribles des tranchées devant la ferme de Toutvent, entre Hébuterne et Serre (Pas-de-Calais).

Alfred Bredeloux, le frère cadet de Louis, arrive sur le même front fin 1914 et se trouve dans les tranchées à la Boisselle près d'Albert au début de 1915, puis aux tranchées à Mailly-Maillet et à Hébuterne dans les secteurs de la ferme de Lassigny et de l'Arbre-en-Boule à 1 kilomètre au sud de la ferme de Toutvent où se trouve son frère. Se sont-ils vus ? Ont-ils pu communiquer ? Alfred est blessé à la cuisse droite par des éclats d'obus à Hébuterne le 12 juin 1915. Il quitte le front pour l’hôpital de Brest.

 

 

Louis Bredeloux Somme.jpg

J'indique ci-dessus Beaumont-Hamel où Louis a été blessé. On voit aussi la proximité des fermes de Toutvent et de Lassigny où Louis et Alfred combattaient. 

 

En juin 1915, le 137° va lui aussi participer à l’attaque d’Hébuterne où les allemands ont installé de puissantes lignes de tranchées fortifiées depuis la fin de l’année 1914. Le 137° RI va enlever successivement deux lignes de tranchées ennemies et faire de nombreux prisonniers sous des tirs d’artillerie particulièrement violents.

 Louis est cité à l’ordre de son régiment le 7 juin 1915 « Par son courage et sa fermeté a maintenu sa demi-section dans un boyau pris d’enfilade par l’artillerie ennemie. A entraîné ses hommes à l’attaque. A fait toute la campagne du 7 juin 1915 à Toutvent.»

 27 juillet – 15 août – Retrait du front (relève par l'armée britannique) (3), mouvement vers Belleuse (Somme). Repos et instruction. A partir du 12 août, transport par voie ferrée (V.F.) dans la région de Vitry-le-François (Marne). 

 15 août – 25 septembre – Mouvement vers le front, et à partir du 21 août, occupation d'un secteur au sud-ouest de la cote 196 vers Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne) vers la ferme de Beauséjour

 

Louis Bredeloux Marne Tahure.jpg

Ferme de Beauséjour (Marne) près de laquelle Louis a été blessé au dos.

 

Louis est blessé le 21 septembre 1915 pour la deuxième fois : il souffre d’une contusion de la région lombaire par enfouissement (probablement sous la terre dans une tranchée). Il est soigné dans un hôpital sans doute près de Châlons-en-Champagne (Marne) vers La Chaussée-sur-Marne (je n’ai pas de document de sa part attestant de ce lieu).

Louis Bredeloux, hôpital militaire, guerre 1914-1918.jpg

 

Carte postale Louis verso carte postale-photo hôpital militaire.jpg

Ci-dessus le recto et le verso d'une carte postale-photo envoyée par Louis à ses parents depuis l'hôpital où il est soigné suite à sa blessure au dos. On le voit assis un peu de travers (en raison de ses douleurs lombaires) au premier rang. Il s'est indiqué par une croix.

Il écrit : "Le 9/10/ (année illisible mais sans doute 1915 après sa blessure au dos du 21 septembre 1915).

Mes chers parents, Je vous envoie la photo dont je vous ai parlé l'autre jour. Ce n'est pas très clair mais aussi elle ne coûte pas cher. Les n° 1 et 2 que j'ai marqués au crayon sont les deux sergents qui sont dans la même salle que moi. Le n° 3 est le docteur qui nous soigne. Les autres hommes sont des blessés aussi et les dames de la compagnie qui soignent et pansent tous les blessés.

Pour moi ça va de mieux en mieux. Je marche déjà plus facilement mais je ne peux encore me redresser. Bien le bonjour aux patrons et aux voisins. Je termine en vous embrassant tendrement. Louis.

Dites moi donc à qui vous laissez (ou louez) l'habitation."

Je poursuivrai cette publication prochainement car Louis a encore 3 ans de combats devant lui.

Sources : Registre matricule de Louis Bredeloux numérisé par les Archives départementales de Loire-Atlantique

Histoire du 137ème régiment d'infanterie sur Wilkipédia

Histoire de la 21ème Division d'infanterie saisie par André Charbonnier

 

 

08/02/2014

Alfred Bredeloux dans l'aéronautique militaire

Alfred Bredeloux passe dans l'aéronautique militaire comme pilote du 1er groupe d'aviation le 11 mars 1918.

Il se trouve tout d'abord à Dijon-Longvic pour des tests de sélection à l'école militaire. Il obtient son brevet de pilote militaire (no° 15 234) le 15 août 1918 à l'école d'aviation militaire d'Istres-Miramas.

Il effectue ensuite un stage de "Haute-École" à l'école d'aviation militaire de Pau, puis il suit un stage de perfectionnement en chasse aérienne à Biscarosse (Landes). Il se retrouve ensuite à l'école d'aviation de Voves, près de Chartres (Eure-et-Loir) jusqu'au 16 octobre 1918.

Du 31 octobre 1918 au 16 février 1919, il se trouve au Centre d'instruction de l'aviation de chasse et de bombardement.

La formation d'un pilote durant environ six mois (pour Alfred on est plus près des 10 mois), il entre comme pilote dans l'escadrille SPA 91 (Groupe de combat 17) le 16 février 1919 et y reste jusqu'au 29 mars 1919. Il se retrouve ensuite au groupement des divisions d'entraînement du 29 mars au 26 septembre 1919, date de sa démobilisation à Versailles.

Alfred Bredeloux devant son SPAD VII en 1917 ou 1918.jpg

Alfred Bredeloux devant un SPAD VII en 1918 ou 1919

Pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet, je leur conseille le site de M. Denis Albin que je remercie vivement pour son aide. Sur l'escadrille SPA 91 (Alfred Bredeloux figure désormais sur ce site) :

http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille091.htm

Sur les écoles de formation :

http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/Ecoles_aeronautique_militaire.htm

Alfred Bredeloux fut donc mobilisé 5 ans au total de septembre 1914 à septembre 1919. Il a sans arrêt changé d'affectation. On a souvent une conception statique de la grande guerre à cause des tranchées. On en déduit rapidement que les soldats étaient eux aussi statiques, c'est une idée fausse. Mon grand-père a traversé la France du nord au sud et d'ouest en est pendant ces 5 années. Je me suis souvent demandé pourquoi il n'avait pas poursuivi dans l'aviation et participé à l'aventure de l'aéropostale. En fait, il s'est marié rapidement et ma mère est née en 1922... Il est passé à autre chose.  

01/02/2014

La campagne militaire d'Alfred Bredeloux

 

Campagne Alfred Bredeloux Recto.jpg

Vous pouvez lire ci-dessus un document rédigé par mon grand-père maternel dans lequel il décrit ce que fut son parcours militaire de 1914 à 1918 en tant "qu'engagé volontaire" comme il le précise.

Les phrases soulignées correspondent à des précisions apportées par M. Denis Albin que j'ai contacté grâce à son site consacré à l'escadrille des Cigognes. J'ai par ailleurs récemment retrouvé la citation à l'ordre du régiment de décembre 1916. Il faut noter que mon grand-père Alfred a passé sous silence toutes les périodes pendant lesquelles il est malade, mis à part sa blessure de juin 1915 (qui n'est pas une maladie). Il est porté malade pendant 6 mois environ, au total. Il y a par ailleurs un flottement dans les dates entre son départ de Chemin des Dames et son intégration dans l'armée de l'air. Peut-être lui-même a-t-il mélangé les dates en rédigeant son document.

Originaire de Loire-Atlantique (dite "Inférieure" à l'époque), il passa tout d'abord quelques mois à Ancenis (Loire-Atlantique) dans la caserne de son régiment, le 64ème d'infanterie. Il part pour le front en décembre 1914 et se retrouve à Albert dans la Somme. Début 1915, il "prend" les tranchées, comme il l'écrit, à La Boisselle près d'Albert. Il se trouve ensuite en avant de Mailly-Maillet (Somme) dans le secteur de la ferme de Lassigny et de l'Arbre en boule sur la commune d'Hébuterne.

Campagne Alfred Bredeloux 1 Somme.jpg

J'indique sur la carte ci-dessus où se trouvent La Boisselle, Mailly-Maillet et Hébuterne. C'est à Hébuterne qu'Alfred est blessé à la cuisse droite par des éclats d'obus le 12 juin 1915 et transporté vers un hôpital militaire de Brest, loin du front. Une fois remis sur pieds, il retrouve la caserne de son régiment à Ancenis en octobre 1915 avant de gagner le département de la Marne où il combat à Saint-Jean-sur-Tourbe, Somme-Suippe, Somme-Tourbe et Tahure. Il est porté malade le 12 mars 1916 et hospitalisé jusqu'au 3 avril 1916 pour fièvre. On se reportera à la carte ci-dessous pour localiser ces communes qui se trouvent au nord de Châlons-en-Champagne et à l'est de Reims.  

 

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En 1916, il "part en tranchées", comme il l'écrit, dans le secteur de Verdun devant le fort de Vaux, à Douaumont, aux Quatre-Cheminées et à la côte Poivre. Il est nommé caporal le 1er juillet 1916. Le 5 décembre 1916, il bénéficie d'une citation à l'ordre du régiment.

 

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 "A fait preuve de sang froid et de bravoure en allant lui-même réparer sous le bombardement les lignes téléphoniques fréquemment coupées."

Campagne Alfred Bredeloux Verso.jpg

Comme on peut le lire au verso du document rédigé par Alfred, il combat en 1917 dans le Soissonnais, au fort de Malmaison, Chemin des Dames. C'est tout près de là, à Volvreux, que son frère Louis trouvera la mort en septembre 1918.

Il est porté malade le 21 février 1917 et en soins et en convalescence jusqu'au 15 mars 1917. Il est à nouveau porté malade le 1er avril 1917 (atteint de la gale) et en soins et en convalescence jusqu'au 20 juillet 1917. 
 

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Il écrit qu'il quitte cette zone du Chemin des Dames en décembre 1917. Mais on le retrouve seulement le 11 mars 1918 dans l'aéronautique militaire comme pilote du 1er groupe d'aviation.

13/01/2014

1914

Je vous souhaite à tous, fidèles lecteurs, une excellente année 2014. Je ne fus pas très prolixe en 2013. J'espère que cette année je pourrai vous soumettre des nouveautés régulièrement.

Les plus observateurs auront remarqué le titre de cette publication, 1914. Il ne s'agit pas d'une erreur de ma part. Au cours de cette année 2014 qui marque le centenaire de la première guerre mondiale, je vais vous présenter deux membres de ma famille qui ont été mobilisés à cette occasion. Et quel fut leur itinéraire pendant ces quatre années.

Alfred Bredeloux 1916 - Copie.jpg

Mon grand-père maternel Alfred Bredeloux qui  a combattu sur les fronts de la Somme, à Verdun et au Chemin des Dames avant de s'engager dans l'aviation. Alfred est décédé au début des années 1970.

Louis Bredeloux, guerre 1914-1918.jpg

Et son frère, Louis Bredeloux, sous-lieutenant, décédé au Chemin des Dames le 17 septembre 1918. Il avait été auparavant blessé et avait regagné le front après un séjour dans un hôpital militaire.

Je donnerai des informations sur ce que fut le parcours de ces deux hommes au fur et à mesure que je les collecterai. J'en possède quelques-unes au sujet de mon grand-père Alfred. Mais concernant Louis, je dois effectuer des recherches. Personne dans ma famille n'a su me dire où il est enterré. Il semble que ce sujet n'ait même jamais été abordé par son frère Alfred et ses proches. Les anciens combattants de 14-18 parlaient peu de ce qu'ils avaient vécu.

Je souhaite ainsi honorer la mémoire de ces deux hommes et la sauver d'un oubli total. Ils ne furent ni l'un ni l'autre des héros. Mais ils ont comme tant d'autres, des millions, sacrifié leur vie ou quatre année de leur vie pour leur pays. Mon grand-père Alfred était sur ce sujet d'une modestie totale : il ne m'a jamais parlé de ses années de combat qu'il voulait peut-être lui-même oublier ou occulter. Quand j'ai étudié la première guerre mondiale durant mon année de terminale, je n'ai pas eu l'idée de lui demander de me faire part de son expérience. Je n'ai jamais fait le rapprochement entre les événements historiques que le professeur d'histoire me présentait et que je devais mémoriser et l'expérience vécue par mon grand-père. Le professeur n'a jamais eu l'idée d'inviter un ancien combattant pour nous décrire ce que furent ces quatre années pour lui.

Mon cas est loin d'être unique, je le sais parfaitement. Nous sommes très nombreux à avoir eu des membres de nos famille engagés en 14-18. Grâce à mon blog, je souhaite sortir de l'ombre ce grand-père que j'ai bien connu et son frère dont il n'était que très rarement question.