19/03/2010
Le bal des langues
Le bal des langues
Lana et Ewan écoutent sagement Kotoko, le hérisson du Ghana. Sagement car Kotoko raconte ses histoires aux enfants calmes et seulement aux enfants calmes.
- Non, Ewan et Lana, je ne vais pas vous parler de votre langue, celle qui se trouve dans votre bouche et vous permet de manger et de parler. Celle que vous tirez, toute rouge, quand vous vous moquez de vos camarades ou quand vous êtes fâchés…
Et Kotoko commence une nouvelle histoire.
« Voici bien longtemps, dans un beau château au milieu d’un grand bois, fut organisé un grand bal. Le propriétaire du château, le prince de Babel, avait beaucoup voyagé et avait appris à parler une bonne douzaine de langues dans les pays où il avait vécu.
Toute sa vie il avait entendu parler des langues différentes du français, sa langue maternelle, et il aimait écouter tous ces mots inconnus et si jolis. Mais dans son pays, la France, le prince n’entendait que du français. C’était bien monotone et le prince de Babel s’ennuyait.
C’est pourquoi il décida d’organiser un grand bal et d’y inviter ses amis des pays où il avait vécu.
Et toute la nuit, dans le grand château, Odloudek, l’ours de Pologne, dansa avec Kaninchen, le joli lapin d’Allemagne. Egel, le piquant hérisson des Pays-Bas, ne quitta pas d’une semelle Perro, le chien d’Espagne.
La chatte de Tunisie, Katous, bavarda pendant des heures avec Granchio, le crabe d’Italie, Yopada, la jument de Grèce, et Vanymfe, la libellule de Norvège.
Papagayo, le perroquet du Portugal, ne tenait pas en place et poursuivait dans les grands salons Kypnoua, la poule de Russie, et Dovhjort, la biche de Suède.
Opao resta seul dans son coin, par fierté. Quand on est un aigle et qu’on vient de Serbie, on se montre un peu distant.
Viuugu, mon grand ami le hibou du Burkina-Faso, arriva en retard mais ses plumes brillaient tant que tous les invités poussèrent un grand cri d’admiration.
Et c’est ainsi que se déroula le bal des langues. Le Prince de Babel était ravi et garda ses amis toute une semaine.
Aujourd’hui encore, quand on se promène dans le vieux château, on entend les voix des invités et toutes ces langues dont les sons se mêlent avec harmonie. »
Ainsi se termine cette histoire.
12:00 Écrit par Jean Julien dans Aventures de Kotoko et autres | Lien permanent | Commentaires (0) |
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