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30/03/2010

Le chien qui dormait sous la neige

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Le chien qui dormait sous la neige

 

 

 

 

« On peut s’approcher de lui sans le voir…»

 

C’est ce que pensait Kotoko quand il découvrit que sous la neige dormait un gros chien. Seule une oreille noire dépassait d’une bosse toute blanche signalant ainsi la présence de l’animal.

 

Kotoko était embarrassé. Il ne savait pas s’il devait réveiller le chien ou le laisser dormir sous la neige. Le laisser dormir sous la neige présentait un danger. Les chiens sont faits pour vivre dehors. Mais en ce jour de janvier le froid était intense dans les montagnes de Chamonix et si le chien ne se réveillait pas, il pouvait mourir gelé.

 

IMG_2790.JPGKotoko a peur des chiens mais il prit son courage à deux pattes… Il s’approcha doucement de la bosse blanche à l’oreille noire  et appela :

 

-         Le chien, le chien, dors-tu ?

 

Il ne connaissait pas le nom du chien et ne pouvait l’appeler que « chien ».

 

-         Le chien, m’entends-tu ? dit-il plus fort.

 

Rien. Pas un mouvement. Pas un gémissement…

 

-         Le chien, es-tu vivant ? cria Kotoko, très inquiet.

 

Et soudain, la neige sembla trembler. L’oreille noire qui  dépassait de la bosse se redressa suivie d’une deuxième  oreille noire, suivie d’un œil, puis d’un deuxième œil.

 

-         Deux oreilles, deux yeux qui bougent, pensa Kotoko, il doit être vivant.

 

Le chien poussa un long bâillement avant de se redresser sur ses quatre grandes pattes. Il secoua la neige accumulée sur son pelage, remua la queue tant et si bien que Kotoko faillit à son tour disparaître sous les flocons…

 

-         Bonjour le hérisson. Comment t’appelles-tu ? dit le chien.

-         Je m’appelle Kotoko, je viens du  Ghana, je suis à Chamonix pour les sports d’hiver.

-         Kotoko, je te remercie de m’avoir réveillé mais tu ne devais pas t’inquiéter pour moi. Je suis né ici dans la vallée de Chamonix au milieu des plus hautes montagnes d’Europe, les Alpes. Je suis habitué au froid, à la neige et je comprends que toi qui viens d’Afrique et d’un pays où il fait chaud toute l’année, je comprends que tu  te sois inquiété… Et puis, je ne m’appelle pas « le chien » mais Cerbère…

 

IMG_2816.JPGKotoko rassuré et Cerbère satisfait d’avoir rencontré un nouvel ami se serrèrent dans les pattes l’un de l’autre et partirent ensemble vers les pistes de luge qu’ils dévalèrent en riant.IMG_2828.JPG

 

 

 

 

 

21/03/2010

Jabka, la terrible grenouille

 

 

 

Jabka, la terrible grenouille 

 

 

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La grenouille s’appelle Jabka.

Elle est terrible.

Elle a mauvais caractère.

 

Jabka attend entre deux eaux sur un caillou baigné d’un rayon de soleil.

Elle veut être la reine de Chebika, de l’oasis de Chebika.

A Chebika, l’eau qui sort de la montagne a creusé une mare où elle se repose après un très long voyage sous la terre dans le noir.

011 (2).JPGL’eau verte se repose au soleil et la grenouille Jabka se repose dans l’eau pour un temps endormie.

La terrible Jabka ne se repose jamais longtemps.

Elle veut être la reine de l’oasis de Chebika.

Quand on veut devenir reine, il faut surveiller ses ennemis.

La libellule rouge qui sèche ses ailes sur un rocher.

 

Les horribles poissons qui nagent lentement dans l’eau verte.

 

Les oiseaux qui chantent dans les palmiers depuis le lever du soleil et cassent la tête de Jabka.

 

Le serpent qui vient près de la mare et fait briller sa peau au soleil.

 

Soudain Jabka se dresse sur ses pattes arrière et saute sur le rocher le plus haut, celui qui domine la mare.

 

« Dorénavant, je suis votre reine à tous, Jabka Première, reine de l’oasis de Chebika, et vous devez m’obéir : toi la libellule rouge, vous les oiseaux bavards, vous les poissons silencieux et toi le serpent paresseux. »

 

010 (2).JPGLa libellule rouge agite ses ailes et dit :

« Si tu veux être notre reine, tu dois grossir. Tu es très maigre Jabka et une reine ne peut pas être maigre. »

 

Jabka est en colère. La terrible grenouille n’aime pas qu’on lui réponde.

Mais elle décide de gonfler son petit corps en respirant très fort car elle veut devenir la reine de Chebika.

Jabka devient si grosse, si grosse. Les poissons la regardent, étonnés, le serpent siffle pour lui dire de faire attention, les oiseaux se taisent inquiets pour Jabka.

Mais Jabka continue de grossir.

Elle est têtue.

Soudain, Jabka éclate et disparaît.

Jabka la grenouille ne sera jamais la reine de Chebika.

La libellule rouge s’envole.

Les poissons glissent dans l’eau verte vers l’ombre des rochers.

Le serpent regagne son trou bien frais.

Les oiseaux chantent à nouveau.

Ils ont tous oublié Jabka, la terrible et orgueilleuse grenouille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18:52 Écrit par Jean Julien dans Aventures de Kotoko et autres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, enfant, enfance, enfants |

19/03/2010

Le bal des langues

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Le bal des langues

 

 

 

 

Lana et Ewan écoutent sagement Kotoko, le hérisson du Ghana. Sagement car Kotoko raconte ses histoires aux enfants calmes et seulement aux enfants calmes.

 

- Non, Ewan et Lana, je ne vais pas vous parler de votre langue, celle qui se trouve dans votre bouche et vous permet de manger et de parler. Celle que vous tirez, toute rouge, quand vous vous moquez de vos camarades ou quand vous êtes fâchés…

 

Et Kotoko commence une nouvelle histoire.

 

« Voici bien longtemps, dans un beau château au milieu d’un grand bois, fut organisé un grand bal. Le propriétaire du château, le prince de Babel, avait beaucoup voyagé et avait appris à parler une bonne douzaine de langues dans les pays où il avait vécu.

 

Toute sa vie il avait entendu parler des langues différentes du français, sa langue maternelle, et il aimait écouter tous ces mots inconnus et si jolis. Mais dans son pays, la France, le prince n’entendait que du français. C’était bien monotone et le prince de Babel s’ennuyait.

 

C’est pourquoi il décida d’organiser un grand bal et d’y inviter ses amis des pays où il avait vécu.

 

Et toute la nuit, dans le grand château, Odloudek, l’ours de Pologne, dansa avec Kaninchen, le joli lapin d’Allemagne. Egel, le piquant hérisson des Pays-Bas, ne quitta pas d’une semelle Perro, le chien d’Espagne.

 

La chatte de Tunisie, Katous, bavarda pendant des heures avec Granchio, le crabe d’Italie, Yopada, la jument de Grèce, et Vanymfe, la libellule de Norvège.

 

Papagayo, le perroquet du Portugal, ne tenait pas en place et poursuivait dans les grands salons Kypnoua, la poule de Russie, et Dovhjort, la biche de Suède.

 

Opao resta seul dans son coin, par fierté. Quand on est un aigle et qu’on vient de Serbie, on se montre un peu distant.

 

Viuugu, mon grand ami le hibou du Burkina-Faso, arriva en retard mais ses plumes brillaient tant que tous les invités poussèrent un grand cri d’admiration.

 

Et c’est  ainsi que se déroula le bal des langues. Le Prince de Babel était ravi et garda ses amis toute une semaine.

 

Aujourd’hui encore, quand on se promène dans le vieux château, on entend les voix des invités et toutes ces langues dont les sons se  mêlent avec harmonie. »

 

Ainsi se termine cette histoire.

12:00 Écrit par Jean Julien dans Aventures de Kotoko et autres | Lien permanent | Commentaires (0) |

15/03/2010

Les bouts de bois qui pleurent

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Les bouts de bois qui pleurent

 

 

Notre ami Kotoko, le hérisson, a quitté son pays, le Ghana, pour un très long voyage vers le nord, vers le Mali et le pays de Bandiagara.

 

Il a traversé des kilomètres de savane, grimpé sur le toit d’un autocar qui soulevait d’énormes nuages de poussière rouge comme le sang de la terre d’Afrique. L’autocar filait, indifférent aux frayeurs des troupeaux qui paissaient aux abords de la piste en latérite. Rouge, Kotoko l’est totalement, rouge comme la terre du Sahel.

 

Lorsqu’il approche de Bandiagara, Kotoko n’a plus une seule épine de propre. Le pauvre hérisson, il va devoir se laver... Et quand l’autocar débordant de passagers, tout aussi rouges que Kotoko, et quand l’autocar surmonté d’une montagne de bagages et de colis, rouges eux aussi, s’arrête pour laisser refroidir le moteur, Kotoko descend du véhicule pour détendre ses quatre petites pattes engourdies.

 

Ouaga Dogon fév 2008 015.JPGPendant que certains vont s’accroupir derrière les arbres pour soulager leur vessie, Kotoko s’approche d’un mystérieux enclos que ferme sur quatre côtés un entrelacs de bouts de bois, de vieilles branches sèches emmêlées pour retenir les animaux quand leur propriétaire a besoin de les parquer là.

 

Kotoko s’approche des bouts de bois qui ont perdu leur écorce, desséchés par le rude soleil du Sahel. Et, à sa grande surprise, il aperçoit des gouttes d’eau qui perlent sur un, puis deux, puis trois des bouts de bois…

 

- Ne serait-ce point des gouttes de rosée que la nuit aurait oubliées sur ces branchages ? pense Kotoko.

 

- Ce soleil de plomb  aurait vite séché la rosée ! lui répond un voyageur.

 

Alors Kotoko s’approche des bouts de bois, si près que les sillons et les bosses se transforment peu à peu en têtes : là celle d’un cheval, ici celle d’un chien, plus loin celle d’un dragon aussi effrayant que les gargouilles des cathédrales dans la vieille Europe…

 

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Les bouts de bois ont parfois des têtes d’animaux, parfois des visages d’êtres humains…

 

- Ces gouttes d’eau ne sont pas celles de la rosée. Ce sont des larmes, dit Kotoko. Les larmes des bouts de bois qui pleurent de se voir dessécher sous le soleil, fendiller sous les coups de l’air torride, éclater par le froid des nuits de saison sèche… Ils souffrent ces bouts de bois, mais que puis-je faire pour eux ?

 

Kotoko se souvient qu’il a une bouteille d’eau dans ses bagages. Il court lentement vers l’autocar, revient lentement avec sa bouteille d’eau vers les bouts de bois. Et il asperge doucement les têtes en bois qui absorbent sans tarder l’eau si précieuse…

 

- Merci Kotoko, soupirent-elles si faiblement que seul Kotoko peut les entendre. Merci, marmonnent-elles. Merci Kotoko, chuintent-elles entre leurs nœuds et leurs crevasses…

 

Le murmure s’éteint.

 

Kotoko entend le klaxon de l’autocar qui appelle les passagers dispersés. Kotoko remonte lentement sur le toit du véhicule, vers sa place au milieu des bagages entassés. Il est songeur. Il n’oubliera pas de si tôt les bouts de bois qui pleurent sous le soleil de Bandiagara, au Mali.

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10:19 Écrit par Jean Julien dans Aventures de Kotoko et autres | Lien permanent | Commentaires (2) |