01/02/2014
La campagne militaire d'Alfred Bredeloux
Vous pouvez lire ci-dessus un document rédigé par mon grand-père maternel dans lequel il décrit ce que fut son parcours militaire de 1914 à 1918 en tant "qu'engagé volontaire" comme il le précise.
Les phrases soulignées correspondent à des précisions apportées par M. Denis Albin que j'ai contacté grâce à son site consacré à l'escadrille des Cigognes. J'ai par ailleurs récemment retrouvé la citation à l'ordre du régiment de décembre 1916. Il faut noter que mon grand-père Alfred a passé sous silence toutes les périodes pendant lesquelles il est malade, mis à part sa blessure de juin 1915 (qui n'est pas une maladie). Il est porté malade pendant 6 mois environ, au total. Il y a par ailleurs un flottement dans les dates entre son départ de Chemin des Dames et son intégration dans l'armée de l'air. Peut-être lui-même a-t-il mélangé les dates en rédigeant son document.
Originaire de Loire-Atlantique (dite "Inférieure" à l'époque), il passa tout d'abord quelques mois à Ancenis (Loire-Atlantique) dans la caserne de son régiment, le 64ème d'infanterie. Il part pour le front en décembre 1914 et se retrouve à Albert dans la Somme. Début 1915, il "prend" les tranchées, comme il l'écrit, à La Boisselle près d'Albert. Il se trouve ensuite en avant de Mailly-Maillet (Somme) dans le secteur de la ferme de Lassigny et de l'Arbre en boule sur la commune d'Hébuterne.
J'indique sur la carte ci-dessus où se trouvent La Boisselle, Mailly-Maillet et Hébuterne. C'est à Hébuterne qu'Alfred est blessé à la cuisse droite par des éclats d'obus le 12 juin 1915 et transporté vers un hôpital militaire de Brest, loin du front. Une fois remis sur pieds, il retrouve la caserne de son régiment à Ancenis en octobre 1915 avant de gagner le département de la Marne où il combat à Saint-Jean-sur-Tourbe, Somme-Suippe, Somme-Tourbe et Tahure. Il est porté malade le 12 mars 1916 et hospitalisé jusqu'au 3 avril 1916 pour fièvre. On se reportera à la carte ci-dessous pour localiser ces communes qui se trouvent au nord de Châlons-en-Champagne et à l'est de Reims.
En 1916, il "part en tranchées", comme il l'écrit, dans le secteur de Verdun devant le fort de Vaux, à Douaumont, aux Quatre-Cheminées et à la côte Poivre. Il est nommé caporal le 1er juillet 1916. Le 5 décembre 1916, il bénéficie d'une citation à l'ordre du régiment.
"A fait preuve de sang froid et de bravoure en allant lui-même réparer sous le bombardement les lignes téléphoniques fréquemment coupées."
Comme on peut le lire au verso du document rédigé par Alfred, il combat en 1917 dans le Soissonnais, au fort de Malmaison, Chemin des Dames. C'est tout près de là, à Volvreux, que son frère Louis trouvera la mort en septembre 1918.
Il est porté malade le 21 février 1917 et en soins et en convalescence jusqu'au 15 mars 1917. Il est à nouveau porté malade le 1er avril 1917 (atteint de la gale) et en soins et en convalescence jusqu'au 20 juillet 1917.
Il écrit qu'il quitte cette zone du Chemin des Dames en décembre 1917. Mais on le retrouve seulement le 11 mars 1918 dans l'aéronautique militaire comme pilote du 1er groupe d'aviation.
15:55 Écrit par Jean Julien dans Alfred, André, Julien, Louis et Marcel dans la Pre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : guerre 14-18, somme, marne, verdun, chemin des dames, escadrille des cigognes, 64ème régiment d'infanterie |
Commentaires
Quelle chance d'avoir ces lettres si bien conservées, comment vous les avez trouvées ? Elles ont été précieusement gardées dans votre famille ou vous les avez trouvées dans le grenier dans la maison de votre grand-père? La carte a été annotée par votre grand-père?
Je pense me rendre en Pologne bienôt, j'espère passer à la paroisse de l'endroit où habitait Stanisław, le frère de ma grande-mère, j'ai entendu dire que le certificat de décés arrivait à l'endroit de départ pour la guerre. Il parait que sur le certificat figure le lieu de décés, je pourrai alors me faire une idée de son périple.
La Grand Guerre me touche beaucoup, elle était particulièrement injuste avec les hommes. Je suis admirative des lettres des Poilus, elles sont écrites souvent dans un français impeccable, beaucoup de tendresse et de pudeur s'en dégagent. On sent que les mots sont pesés.
Peut-être même en avez-vous trouvées quelques unes ?
Au plaisir de lire la suite.
Écrit par : Lidia | 04/02/2014
Je relai votre avis du sujet, et nous vous suis vraiment reconnaissant d'avoir donnée autant de renseignement sur votre blogue.
Écrit par : cote match france | 15/06/2014
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