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17/02/2014

Louis Bredeloux de septembre 1915 à septembre 1918

Fin septembre, début octobre 1915, les deux frères, Louis et Alfred, sont hospitalisés comme suite à leurs blessures. Fin novembre, Alfred se retrouve dans la Marne à Tahure là où Louis a été blessé le 21 septembre précédent. Ils appartiennent à la même division d’infanterie, la 21ème, et participent aux mêmes combats. Je n’ai pas d’indication quant à la date du retour de Louis sur le front  mais son régiment passe l’hiver 1915-1916 dans la zone de Tahure tout comme celui d’Alfred. Encore une fois, comme en 1915, les deux frères se retrouvent à proximité l’un de l’autre. Se sont-ils vus ? Ont-ils pu échanger ? Impossible de le savoir, mais on peut imaginer qu’ils en ont eu l’occasion. Cela demeurera cependant un mystère.

Fin avril (du 12 mars au 3 avril 1916, Alfred est malade) la 21ème division est retirée du front et part en repos à Mourmelon-le-Grand toujours dans la Marne, tout près de Tahure. La division repart au front les 3 premières semaines de mai 1916 à Vaudesincourt dans la Marne. Louis change de régiment et passe au 93ème le 22 mai 1916, toujours dans la même division.

 

Mourmelon et Vaudesincourt Marne 1916.jpg

  Vaudesincourt et Mourmelon (Marne)

 

La deuxième bataille de Champagne va s’achever et celle de Verdun commence. A partir du 12 juin 1916, Louis se trouve au front dans la zone de Cote du Poivre à l’ouest de Douaumont. Après un repos du 23 juin au 15 juillet vers Bar-le-Duc, retour au front à l’est de Verdun vers Châtillon-sous-les-Côtes, Bonzée-en-Woëvre et Trésauvaux.

 

 

 

Trésauvaux (Meuse)1916.jpg

 La zone de combats de Bonzée à l'est de Verdun

Après un court repos en novembre près de Saint-Mihiel, retour dans la bataille de Verdun à Douaumont. Les deux frères sont une nouvelle fois dans des positions rapprochées. Le 8 décembre 1916 Louis passe au 23ème régiment et change ainsi de division passant de la 21ème à la 41ème. J’ignore pourquoi ces changements à deux reprises en 1916 (en mai et en décembre).

Louis a donc rallié son nouveau régiment dans la région de Vienne-le-Château dans la Marne pas très loin du lieu où il fut blessé en septembre 1915. Selon les documents dont je dispose, Louis et Alfred n’auront plus l’occasion de se côtoyer.

 

Vienne-le-Château Marne 1916.jpg

Vienne-le Château (Marne)

 

Mailly-le-Camp dans la Marne, repos

1917  

Du 19 janvier au 12 mai, combats dans la zone de Loivre et Berméricourt au nord de Reims (Deuxième bataille de l’Aisne). C’est dans le régiment de Louis, entre autres, qu’auront lieu plusieurs mutineries. Le 17 avril, 17 hommes abandonnent leur poste devant l’ennemi et se dispersent dans les bois avant l’attaque de la position du Mont Téton (237 m) près de Moronvilliers à l’est de Reims. 13 condamnations à mort sont prononcées suivies de 12 grâces.

Louis n’a pas participé, semble-t-il, à ce mouvement puisqu’il est cité le  9 mai 1917 à l’ordre de son régiment : « Sous-officier brave et dévoué, a montré du calme et du sang-froid en conduisant son équipe de grenadiers à l’attaque d’une position ennemie fortement défendue. »

Du 12 mai au 3 juin, retrait du front, repos vers Damery, et, à partir du 24 mai, au camp de Ville- en-Tardenois.  Le 1er juin, une manifestation commence dans les baraquements du 23ème RI. Les hommes réclament du repos, refusent de remonter aux tranchées, ne font plus confiance aux généraux. Les manifestants gagnent Ville-en-Tardenois où ils défilent en chantant l’internationale et en arborant un drapeau rouge en tête de cortège. Les mutins se regroupent devant la mairie. Le général Bolot est entouré par les manifestants, reçoit des pierres tandis que ses étoiles et sa fourragère sont arrachées. C’est la première fois qu’un officier supérieur est molesté. Le général Mignot sauve la situation grâce à des concessions.

Le lendemain 2 juin vers 18h, toujours à Ville-en-Tardenois, une nouvelle manifestation s’organise forte de plus de 2000 hommes et se termine vers 22h. Devant cette agitation, le 23ème RI, et le 120ème régiment qui s’était joint au premier, sont emmenés en camions. Des incidents sporadiques se produisent les jours suivants.

Des soldats sont traduits en conseil de guerre : 5 condamnations à mort suivies d’exécution et 13 condamnations aux travaux forcés. (D’après Les mutineries de 1917, Guy Pedroncini, PUF. Je note que ces chiffres sont fluctuants selon les sources. S’agit-il de chiffres agrégés pour l’ensemble de la division ? Les archives des procès ont disparu, semble-t-il.). Ces mutineries ne sont pas citées dans les archives du 23ème RI.

 

Loivre 1917.jpg

 Ville-en-Tardenois (Marne) où eut lieu la mutinerie de juin 1917

Du 3 au 18 juin, après le transport par camions dans la région de Châlons-sur-Marne, repos et instruction vers Coupéville. 

A nouveau sur le front vers Tahure du 18 juin au 16 septembre. Puis du 16 septembre au 6 octobre, retrait du front et repos vers Saint-Germain-la-Ville et Pogny. Louis est promu adjudant 4 octobre 1917.

A partir du 6 octobre, transport par camions dans la région de Condé-en-Barrois, puis, le 15 octobre, dans celle de Verdun pour occuper un secteur vers la ferme Mormont et la Côte 344. 

Repos du 21 novembre au 29 décembre dans la région de Joinville-en-Vallage dans la Haute-Marne.  

1918  

De janvier à avril, occupation d’un secteur entre le Sânon et à Bezange-la- Grande à l’est de Nancy dans la Meurthe-et-Moselle. 

Après un repos vers Toul, transport par voie ferrée vers Bergues près de Dunkerque (Nord). Le 23ème RI est engagé à partir du 16 mai dans la Troisième bataille des Flandres. 

Du 1er au 29 juin, retrait du front et repos vers Saint-Pol-sur-Mer. A partir du 7 juin, transport par camions vers Cassel ; repos et travaux de deuxième position.  Louis est promu sous-lieutenant le 13 juin 1918. Du 29 juin au 8 juillet : Occupation d’un secteur vers Bailleul (Nord) à Koutkot et Fontaine-Houck. 

Le 8 juillet, retrait du front (relève par l’armée britannique) et repos vers Cassel (Nord). A partir du 10 juillet, transport par V.F (voie ferrée)  dans la région de Senlis et repos jusqu’au 17 juillet.

Du 17 juillet au 8 août, le 23ème RI est engagé dans Deuxième bataille de la Marne. Depuis  la forêt de Villers-Cotterêts, offensive, depuis la Savières vers la rivière Vesle, par Oulchy-le-Château (25 juillet) et Saponay. Louis est légèrement blessé le 19 juillet d’une plaie au cuir chevelu provoquée par des éclats d’obus. Cité à l’ordre de son régiment pour la troisième fois : « Officier d’un sang-froid et d’un courage remarquable. Le 19 juillet 1918 a enlevé sa section à l’assaut du plateau dominant Chouy s’emparant de deux mitrailleuses et faisant prisonnier le personnel. Légèrement blessé à la tête d’un éclat d’obus. Deux citations. Deux blessures antérieures ».

 

 

Chouy 1918.jpg

 Chouy (Aisne) où Louis fut blessé

 

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Troisième citation de Louis (le texte en est reproduit plus haut)

 

Du 8 au 24 août : retrait du front et transport par camions à Étrépilly près de Meaux, repos. 

A partir du 25 août, au Chemin des Dames, progression par Cuffies, jusque vers Laffaux. 

Après un nouveau repos du 5 au 15 septembre vers Soissons,  Louis est engagé avec son régiment dans la poussée vers la position Hindenburg à l’ouest de Vailly puis au nord de Vailly. C’est là qu’il est tué le 17 septembre 1918 sur la commune d’Aizy-Jouy au bois de Volvreux.

Il est une quatrième et dernière fois cité à l’ordre de son régiment le 11 octobre 1918 : « Officier d’un courage exemplaire faisant l’admiration de ses hommes. A la tête de sa section s’est emparé d’une tranchée ennemie défendue par trois barricades successives. A été mortellement atteint par une balle de mitrailleuse en plein cœur après avoir, à trente mètres du boche, mis en batterie un fusil mitrailleur qui prenait la tranchée d’enfilade. » « 3 blessures et 3 citations » (antérieures). Croix de guerre. Chevalier de la Légion d’Honneur.

Louis n'a pas de sépulture, ni militaire, ni civile. Le service chargé des cimetières militaires explique que probablement : "L'intéressé est inhumé comme inconnu, car on n'a pas pu l'identifier au moment où son corps a été relevé (cela a pu se produire même si des camarades d'unité ont assisté au décès, car les soldats tombés au combat ne pouvaient pas être transportés immédiatement)."

Alfred a quitté le chemin des Dames depuis le début de l’année 1918. Il est probablement à Pau au moment du décès de son frère, en stage de Haute-École d’aviation.

 

Chemin des dames 1918.jpg

Aizy-Jouy (Aisne) et le bois de Volvreux où Louis fut tué

 Sources :

Registre matricule de Louis Bredeloux

Histoire des régiments sur Wikipédia

Le site internet chtimiste

 

 

Commentaires

Pauvre Louis ! Durant les plus belles années de sa jeune vie, il n'a connu que la guerre.
Quel destin tragique ! Après avoir servi durant 5 ans pour la Patrie, il lui fallait encore donner sa vie, pour à la fin être inhumé comme inconnu. C'est injuste et révoltant. 

Écrit par : lidia | 21/02/2014

Sites militaires disparus de Mourmelon :

http://www.dominique59121.skyrock.com

http://www.disparusdemourmelon.org

Écrit par : Pascal Amoretti | 15/06/2014

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