07/03/2018
Mes amis les médias...
Vous avez sans doute remarqué, lecteur attentif que vous êtes, que je ne suis pas très tendre avec une grande majorité de nos médias français, même si certains et c'est heureux font exception.
A ce sujet, je ne peux pas résister au plaisir de publier cet éditorial de Franz-Olivier Giesbert dans Le Point du 1er mars 2018.
Chacun fera son miel ou pas de cette lecture. Et puis, comme me le confiait un de mes amis, professeur retiré des affaires éducatives : "Ce ne sont pas les meilleurs de mes anciens élèves qui sont devenus journalistes !". Je tairai son nom pour le protéger d'une éventuelle vengeance médiatique ! Il est heureux que certains journalistes font exception à la règle, comme FOG.
08:45 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, journalistes |
08/02/2018
La ruée vers l'europe
Je reprends ici le titre du dernier ouvrage de Stephen Smith publié chez Grasset. Ceux qui écoutaient RFI (Radio France Internationale) sur les ondes courtes dans les années 1980/90 connaissent bien ce nom. Smith était journaliste sur cette antenne très écoutée en Afrique, francophone surtout.
Smith envisage une ruée vers l'Europe sous l'effet de la très forte poussée démographique que va connaître l'Afrique d'ici à 2050. En 2018, ce continent compte 1,3 milliard d'habitants (150 millions en 1930...). 2,5 milliards en 2050. Aujourd'hui entre 40 et 45 % de la population a moins de 15 ans.
Selon Smith, la ruée vers l'Europe pourrait suivre plusieurs scénarios."l'Eurafrique heureuse", une sorte de miracle de la Pentecôte où toutes les langues étrangères se mêleraient dans une communion universelle. La dérive politico-mafieuse, c'est à dire la traite des migrants, ce qui provoquerait une réaction populiste au profit de l'extrême droite. L'Europe forteresse derrière un rempart d'argent déjà en construction en Turquie, en Lybie et dans les Etats sahéliens censés fixer les dunes humaines en échange de subventions : cette hypothèse ne serait pas si éloignée du "réflexe colonial" interventionniste dans les pays d'origine. Enfin une combinatoire de ces scénarios pour tenir sans excès n'est pas impossible.
Le défi est énorme. Selon Smith, il ne peut être relevé que par une Europe ni bornée ni borgne. Les bornés sont obsédés par la frontière qu'ils voient en barrière baissée sans comprendre que c'est un espace de négociation du passage, surtout entre voisins dont le sort est lié. Les borgnes ressemblent au Cyclope de la légende, ils se prennent pour des géants moraux mais ne voient rien, ni l'Ulysse qui se joue d'eux ni les conséquences dramatiques - les tensions, les malheurs - qui résultent de leur manque de vigilance. "Il me semble que la lucidité gagne du terrain, dit Smith, en France notamment avec le recul du Front National". Mais il y a toujours une Europe qui a peur de perdre son "âme" et une autre qui veut à tout prix prouver qu'elle en a une. Il faut éviter autant l'irénisme humanitaire que l'égoïsme nationaliste.
Ces propos que je reprends du Figaro (07/02/2018) et du JDD (04/02/2018) m'ont beaucoup éclairé ainsi qu'un entretien donné au Point du 02/02/2018. Si je comprenais bien la posture de l’extrême droite par rapport aux migrants, j'avais plus de mal à comprendre pourquoi maints journalistes, surtout du service public audio et visuel et d'Arte, étaient en janvier dernier intarissables sur les"migrants/réfugiés/demandeurs d'asiles/émigrés/immigrés" (le vocabulaire est flou comme leur pensée) se gargarisant de Calais, de quelques couvertures prétendument "volées" par d'affreux policiers, etc, etc... Tous les jours, dans tous les bulletins d'information, on y avait droit. Jusqu'à ce que l'actualité détrône ce sujet qui est maintenant passé aux oubliettes journalistiques : un migrant ne pèse pas lourd face à la neige en Île-de-France... Les journalistes en mal de sujet (ils ne manquent pas pourtant les sujets quand on ouvre un peu sa fenêtre sur le monde et qu'on arrête de se regarder le nombril) veulent montrer leur surplus d'âme et de compassion... Ils sont dans la posture. Cela fait bien dans le tableau. Ils parlent mais que font-ils concrètement pour aider ces "déplacés" ? Encore un nom que j'avais oublié !
09:04 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrants, journalistes |
25/04/2014
TF1 se moque vraiment de nous
Avez-vous visionné sur la toile ou à la télévision la dernière promotion de TF1 pour elle même ?
Si vous en avez le loisir, cela dure 45 secondes, vous entendrez (prononcées par une voix très sombre) et lirez un certain nombre d'affirmations relatives aux Français, du style :"Les Français font la gueule, ils sont racistes, perdants, fainéants...". Ces propos sont démentis par des images qui viennent contredire les affirmations. Et TF1, qui ne manque pas d'air, termine sur un : "Partageons des ondes positives !". C'est à en rester baba.
Cette chaîne met en avant depuis des années dans tous ses journaux télévisés, celui de 13h battant tous les records, tout ce qui va mal dans notre pays. Les chiens écrasés, les usines qui ferment, les vieillards agressés, les musulmans qui nous envahissent, les émigrés violeurs, j'en passe et des meilleures. Comment s'étonner qu'ensuite des villages, où aucun étranger n'a jamais mis les pieds et où il n'y a jamais eu de vol, votent à plus de 50 % pour le Front national ? C'est ce que j'appelle "l'effet TF1". On ne vote pas pour "ce qui est" mais pour "ce qu'on voit" dans les journaux de TF1. Certains n'osent même plus sortir de chez eux... J'en connais.
Que faire dans ce pays champion du monde du pessimisme, au dernier rang derrière les pays en guerre, les pays où certains vivent avec 1 euro par jour ? Supprimer les journaux télévisés de TF1 et ceux de France 2 qui ne valent guère mieux : ce serait de salubrité publique. J'entends déjà ceux qui vont dire que c'est l'actualité qui est triste et que les journalistes n'y sont pour rien. Ce n'est pas vrai. Les journalistes sont responsables de la présentation, de l'ordre des annonces et des explications. Ils hiérarchisent. Regardez les journaux d'Arte, vous verrez la différence.
Et voilà que France 3 s'y met (ajout du 26/04) !
En ouverture du journal du 25/04 à 19h30, uniquement des faits divers (deux affaires de viols) dignes du défunt France-Dimanche. Le journal n'offre aucune ouverture vers l'Europe, le monde. Uniquement de l'anxiogène propre à enfermer les téléspectateurs dans leurs phobies.
Et puis il y a ce ton moralisateur à propos de l'affaire de viol survenue dans le métro de Lille : "ils n'ont rien fait ces salauds qui ont tout vu, même pas tiré le signal d'alarme". Elle y était la journaliste qui pérore ? Immédiatement me revient une autre affaire pas si ancienne où une jeune femme affirmait avoir été victime d'un viol dans le RER. Qu'avions-nous alors entendu ! Même Chirac s'était joint au concert. Mais elle avait menti la jeune femme, pour se faire remarquer. En fait, il ne s'était rien passé... La situation est cette fois différente, les faits semblent avérés. Mais à mon avis, ce genre d'info ne mérite pas de figurer dans le journal d'une TV nationale.
17:56 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tf1, journal télévisé, pessimisme, dénigrement, journalistes, france 2, arte, france 3 |