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15/02/2019

Zoé, le véhicule électrique de Renault à usage limité

Si vous avez l'intention de passer du moteur thermique au moteur électrique, réfléchissez bien. Et n'écoutez pas les conseils de Renault. Vous risqueriez de vous retrouver avec une batterie vide au beau milieu d'un trajet.

Le véhicule Zoé est confortable, très facile à conduire, le moteur électrique est nerveux. Pas de boîte de vitesse.

Tout se gâte quand on veut sortir des circuits urbains. La Zoé est donnée pour une autonomie de 300 km. Selon des tests réalisés par le constructeur bien sûr. En fait la recharge de la batterie atteint au maximum 280 km, voire 210 parfois. De manière erratique. En ville, ou pour des courts trajets, le kilométrage disponible ne pose pas de problème. Un conducteur qui fait 100 km par jour et rentre chez lui le soir, peut utiliser ce véhicule sans souci. Et sans polluer (du moins avec le moteur). En profitant de la recharge de la batterie dans les descentes ou au freinage.

Tout se gâte avec des trajets plus longs. Dès que la Zoé dépasse les 85 km/h, la batterie se décharge très vite. Par expérience personnelle, réaliser dans une journée un aller/retour sur route de 90 km (180 km) est impossible. Inutile de prendre l'autoroute, il vaut mieux rester sur les routes départementales à 80 à l'heure. Arrivé au terme de vos 90 km il vous faut recharger et là cela se gâte un peu plus. Il faut trouver une borne en état de marche. Sur le secteur, sans borne spéciale, il faut compter 1 heure pour recharger 10 km. Quand vous avez parcouru 100 km, il faut donc 10h. Avec une borne dite rapide, vous divisez le temps par 2. Mais c'est tout à fait théorique. 

Pour résumer, je pars chargé à bloc, disons à 250 km. Arrivé au bout de mes 90 km, il restera 110 km disponibles. Recharge de 11 h ou de 6 h minimum. Difficile dans ces conditions d'effectuer de longs trajets. Pour couvrir 900 km il faut plusieurs jours... 

Véhicule urbain ou de court trajet, la Zoé ne devrait pas être conseillée à des automobilistes qui effectuent régulièrement de longs trajets (disons plus de 100 km dans la journée...). Je vais revendre la mienne non sans mal pour des raisons administratives. Il va falloir que je me déplace dans les Pyrénées-Orientales depuis Paris en TGV et louer une voiture à Perpignan... Cela me coûtera moins cher que les 6 jours de trajet nécessaires pour couvrir les 900 km à l'aller et autant au retour. Tout en laissant la Zoé au parking. Pas très rentable ni très rationnel tout cela...

10:46 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : zoé, renault |

14/01/2019

Idiotie de Pierre Guyotat

Guyotat Pierre Idiotie.jpg

Bonjour à tous,

Tout d'abord mes meilleurs vœux pour 2019. Chacun fera le tri dans ce qu'il souhaite, désire. 

J'entends commencer cette année nouvelle par une recommandation de lecture. Grâce au Père Noël, j'ai fait une vraie découverte littéraire avec le dernier opus de Pierre Guyotat, Idiotie. Au fil des pages, je me suis retrouvé au temps où je découvrais Jean Genet, Céline, Proust... Du grand art ! Pour ceux qui aiment lire, c'est un vrai plaisir. Écriture de myope, bercée par les deux rives de la Méditerranée. Sensuelle. 

Si vous aimez Jean d'Ormesson, abstenez-vous.

Jean Julien

 

 

 

12:27 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur, Écouter, regarder, écrire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guyotat, idiotie |

06/12/2018

Il n'y en aura pas pour tout le monde...

Chers lecteurs, 

"C'est danser dans les ténèbres qu'écrire des vers qu'on ne lit à personne."

Ovide s'exprimait ainsi il y a 2000 ans. C'est une citation qui figure en tête de "Vallespir".

En effet, malgré (ou sans doute à cause de) tous les moyens de communication dont nous disposons, malgré la facilité d'une commande depuis chez soi, faire lire ses écrits demeure une réelle difficulté. Je parle de moi-même qui ai vendu 12 exemplaires des "Amants de Lamalou" en 4 ans et 6 exemplaires de "Vallespir" depuis octobre dernier... Mes proches me disent d'en faire fi et de considérer cette situation comme un détail. Ecrire est un plaisir. Cela suffit.

Et je suis loin d'être le seul dans ce cas, bien sûr. 

https://www.edilivre.com/mon-compte/ouvrages/

Je mets ci-dessus le lien vers le site de mon éditeur, à tout hasard.

Et continuons à écrire pour le plaisir.

Jean Julien

11:08 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) |

10/10/2018

Patience dans l'azur (emprunt à Hubert Reeves)

Les journalistes, toutes catégories confondues, n'ont donc rien compris ou alors ils le font exprès...

Le Président a changé. Nous ne somme plus en Hollandie, temps où le président passait son temps avec les journaleux et se la coulait douce... Plus de 60 heures avec deux journalistes du Monde pour un livre qui l'a sabordé, si besoin en était...

La dictature du "tout tout de suite" a fait ses preuves en d'autres temps et dans d'autres pays. 

M. Macron avance à son rythme. Il a bien raison.

Les chiens aboient. La caravane passe.

 

12:23 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (2) |

02/10/2018

La minisculite ou la vie par le petit bout de la lorgnette

Depuis quelque temps, l'information télévisuelle (mon objet préféré d'énervement) est non seulement moutonnière (toutes les chaînes traitent les mêmes nouvelles en boucle) mais atteinte d'une maladie dangereuse : la minisculite aigüe.

Par hasard hier vers 18h je vagabondais sur le PAF, quand je vis mon Président entouré de jeunes antillais aux gestes de leur âge, provocateurs comme il se doit, surtout pour des selfies. Pas de quoi fouetter un chat !

Aussitôt la sage présentatrice de C dans l'air, un peu gênée, se demande si cette gestuelle sied bien à un président de la République par ailleurs un peu débraillé. L'excellent David Revault d'Allonnes du Journal du Dimanche explique alors avoir été témoin de cette scène car il accompagnait M.Macron aux Antilles. Il replace ce non-événement dans son contexte. Un détail. Rien à voir. Passons dit-il. Aussitôt un autre journaliste commence à pérorer sur la fonction présidentielle qui se délite comme l'ont expliqué les voix des LR et de Marine Le Pen le matin même... M. D'Allonnes semble excédé.

Je coupe, excédé moi aussi, et passe à France Inter qui diffuse des reportages passionnants sur la vie du monde comme il va.

Je retourne vers mon poste de télé vers 19h30 et j'essaie la 4. Patatras : Revault d'Allonnes et arrivé là et doit débattre des mêmes conneries pour, semble-t-il, son grand désespoir...

Ce non événement ne méritait pas davantage que les quelques secondes que lui consacra Canteloup sur la 1. Pour rire. Et là c'est bien et suffit largement...

Pourquoi cette minisculite ? Pourquoi faire de M. Bennala le centre de l'information parisienne par exemple ? Pour servir les oppositions en mal de critique ? N'y-a-t-il pas mille sujets plus importants pour notre vie cérébrale, notre vie tout court ? Et ne parlons pas de telle journaliste télévisuelle qui reprend des propos que Canteloup a prêtés à M.Mélanchon... On atteint le fond du trou audiovisuel. 

Parlons aussi de ces pauvres présentateurs des météos télévisées : ils se sentent obligés de se réjouir du beau soleil (on dit aussi "souleil" parfois, il paraît que cela vient du sud de la France ?) et du temps sec et tutti quanti... Pauvres hères, vous feriez mieux de vous mettre à genoux pour qu'il pleuve sur nos terres déssechées par l'été et sur nos plantes grillées par la chaleur. Mais non, il fait beau, "c'est bon pour le moral".

Non. J'ai vécu dans le Sahara, j'ai aussi connu une sécheresse terrible au Ghana, j'ai vu l'extraordinaire puissance de la nature dans ces contrées. Nous, Européens gâtés par notre climat tempéré, n'avons pas suffisamment conscience de ce qui nous attend. On devrait ouvrir les yeux et surtout ceux des journaslites qui sont censés nous parler du climat. Sinon le réveil va être très dur pour nous tous !

Si on pouvait relancer l'éducation populaire qui a tant fait au XXème siècle pour ouvrir les esprits, ce serait formidable.  Je sais ce "populaire" sent un peu le communisme mais n'empêche que les auditeurs des radios d'alors apprenaient ainsi. Et on était sur le principal et non pas sur l'accessoire, comme on dit en Droit !

Hiérachie dans l''information comme dans tous les domaines, telle devrait être notre priorité.

 

 

 

12:40 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) |

03/05/2018

Les réfugiés

Les demandeurs d'asile, migrants, réfugiés, porteurs d'un OQTF (ordre de quitter le territoire français), déboutés du Droit d'asile, clandestins, sans-papiers, bénéficiaires du rapprochement familial... Je ne compte plus les noms employés, souvent à mauvais escient, pour désigner les étrangers (non-Européens, non-estampillés UE bien sûr) qui transitent par notre territoire ou souhaitent s'y installer pour des raisons diverses. 

En visitant la collégiale Saint-Louis de Poissy (c'est là que notre bon Saint-Louis fut baptisé au 13ème siècle), j'ai découvert un vitrail dont j'ignore la date de conception mais qui a retenu mon attention par son contenu simple et clair.

 

Collegiale bis.JPG

Collégiale de Poissy

 

Quelle scène nous soumet ce vitrail ? La fuite en Egypte de Marie et Joseph. Les parents de Jésus fuient la Palestine où ils risqueraient fort d'être martyrisés par les Romains ou leurs alliés. Ils migrent pour se réfugier dans un asile sûr. A gauche Marie est sur un âne avec Jésus dans les bras. Au milieu Joseph dont on apprend qu'il est le père de tous les réfugiés et de tous les exilés. Les mentions figurent en bas des vitraux de gauche et du centre. Le troisième bandeau mentionne "Protégez-nous".

Quel beau message  ! Il vient des Évangiles et du Christ lui-même qui se tournait résolument vers les étrangers. Puisse ce vitrail être lu par tous ceux qui sont prompts à jeter l'anathème sur ces femmes et ces hommes que j'ai désignés par leurs noms administratifs ou journalistiques pour commencer ce texte mais qui ont tous noms, prénoms et histoires. Il ne s'agit pas de tomber dans l'angélisme béat à leur sujet : il y a partout des brebis galeuses. Mais d'essayer de les considérer avec sympathie et réalisme. 

 

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18:06 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : refugies, asile, demandeur d'asile, exile, fuite |

16/03/2018

Avis aux amateurs de l'usage du téléphone portable au volant

SMS au volant : un an de prison pour une jeune conductrice qui avait tué un motard

 Zoé Lauwereys (@zlauwereys),LeParisien.fr mer. 14 mars 20:53 UTC+1 

10:14 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : telephone portable au volant |

07/03/2018

Mes amis les médias...

Vous avez sans doute remarqué, lecteur attentif que vous êtes, que je ne suis pas très tendre avec une grande majorité de nos médias français, même si certains et c'est heureux font exception.

A ce sujet, je ne peux pas résister au plaisir de publier cet éditorial de Franz-Olivier Giesbert dans Le Point du 1er mars 2018.

 

médias,journalistes

Chacun fera son miel ou pas de cette lecture. Et puis, comme me le confiait un de mes amis, professeur retiré des affaires éducatives : "Ce ne sont pas les meilleurs de mes anciens élèves qui sont devenus journalistes !". Je tairai son nom pour le protéger d'une éventuelle vengeance médiatique ! Il est heureux que certains journalistes font exception à la règle, comme FOG. 

08:45 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, journalistes |

08/02/2018

La ruée vers l'europe

Je reprends ici le titre du dernier ouvrage de Stephen Smith publié chez Grasset. Ceux qui écoutaient RFI (Radio France Internationale) sur les ondes courtes dans les années 1980/90 connaissent bien ce nom. Smith était journaliste sur cette antenne très écoutée en Afrique, francophone surtout. 

Smith envisage une ruée vers l'Europe sous l'effet de la très forte poussée démographique que va connaître l'Afrique d'ici à 2050. En 2018, ce continent compte 1,3 milliard d'habitants (150 millions en 1930...). 2,5 milliards en 2050. Aujourd'hui entre 40 et 45 % de la population a moins de 15 ans. 

Selon Smith, la ruée vers l'Europe pourrait suivre plusieurs scénarios."l'Eurafrique heureuse", une sorte de miracle de la Pentecôte où toutes les langues étrangères se mêleraient dans une communion universelle. La dérive politico-mafieuse, c'est à dire la traite des migrants, ce qui provoquerait une réaction populiste au profit de l'extrême droite. L'Europe forteresse derrière un rempart d'argent déjà en construction en Turquie, en Lybie et dans les Etats sahéliens censés fixer les dunes humaines en échange de subventions : cette hypothèse ne serait pas si éloignée du "réflexe colonial" interventionniste dans les pays d'origine. Enfin une combinatoire de ces scénarios pour tenir sans excès n'est pas impossible. 

Le défi est énorme. Selon Smith, il ne peut être relevé que par une Europe ni bornée ni borgne. Les bornés sont obsédés par la frontière qu'ils voient en barrière baissée sans comprendre que c'est un espace de négociation du passage, surtout entre voisins dont le sort est lié. Les borgnes ressemblent au Cyclope de la légende, ils se prennent pour des géants moraux mais ne voient rien, ni l'Ulysse qui se joue d'eux ni les conséquences dramatiques  - les tensions, les malheurs - qui résultent de leur manque de vigilance. "Il me semble que la lucidité gagne du terrain, dit Smith, en France notamment avec le recul du Front National". Mais il y a toujours une Europe qui a peur de perdre son "âme" et une autre qui veut à tout prix prouver qu'elle en a une. Il faut éviter autant l'irénisme humanitaire que l'égoïsme nationaliste. 

Ces propos que je reprends du Figaro (07/02/2018) et du JDD (04/02/2018) m'ont beaucoup éclairé ainsi qu'un entretien donné au Point du 02/02/2018. Si je comprenais bien la posture de l’extrême droite par rapport aux migrants, j'avais plus de mal à comprendre pourquoi maints journalistes, surtout du service public audio et visuel et d'Arte, étaient en janvier dernier intarissables sur les"migrants/réfugiés/demandeurs d'asiles/émigrés/immigrés" (le vocabulaire est flou comme leur pensée) se gargarisant de Calais, de quelques couvertures prétendument "volées" par d'affreux policiers, etc, etc... Tous les jours, dans tous les bulletins d'information, on y avait droit. Jusqu'à ce que l'actualité détrône ce sujet qui est maintenant passé aux oubliettes journalistiques : un migrant ne pèse pas lourd face à la neige en Île-de-France... Les journalistes en mal de sujet (ils ne manquent pas pourtant les sujets quand on ouvre un peu sa fenêtre sur le monde et qu'on arrête de se regarder le nombril) veulent montrer leur surplus d'âme et de compassion... Ils sont dans la posture. Cela fait bien dans le tableau. Ils parlent mais que font-ils concrètement pour aider ces "déplacés" ? Encore un nom que j'avais oublié !

09:04 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrants, journalistes |

17/12/2017

"C'est que du bonheur !"

Cette expression est très usitée depuis quelques années et à tous propos. A la sortie d’un concert de Johnny Hallyday (Ah, c’est vrai, j’avais oublié,  il est mort et ne donnera plus de concerts… !), à la réception d’un colis livré par Amazon, devant un plat dans un restaurant fooding (?), « c’est que du bonheur » !

L’expression n’est pas correcte sur le plan grammatical : il  faudrait dire « ce n’est que du bonheur ». Mais toute langue a une tendance naturelle à la paresse et à l’oral on se passe aisément de la première partie de la négation qui complique l’énonciation. Passons.

Je trouve triste que disposant d’une langue aussi riche en vocabulaire que la nôtre, maints des Francophones en soient réduits à répéter sans fin et dans toutes les circonstances cette expression qui ne veut rien dire. En effet, quoi de plus fragile et de plus éphémère que le bonheur. Cette notion a fait l’objet d’innombrables développements en littérature et en philosophie. Il en ressort que cet état est par essence fugitif et que sa brièveté en fait le prix. Qu’il s’agit plus d’une quête que d’un état. Alors « que du bonheur » ? De bref et fragile, le bonheur devient à notre époque exclusif (que) et sans fin répété alors qu’il est rare ou n’est plus… Hédonisme (on cherche dans le dictionnaire *), volonté affichée d'apparaître heureux malgré tout et tout le temps, superficialité du commentaire (« Que dire d’autre ? Je n’ai ni les mots pour cela ni le temps"), conformisme, esprit moutonnier. Et n’oublions pas le sourire de présentateur de M6 qui accompagne cette expression !

Avec ce bonheur formaté, l’énonciateur va vite se retrouver dans « sa zone de confort », autre expression fort répandue et qui elle non plus, ne veut pas dire grand-chose. Confort des pieds ou de l’estomac ? Confort moral ou intellectuel ? On ne sait pas. On est dans une zone, espace mal défini dont on ne connaît pas bien les limites. Zone, c’est ainsi qu’on appelait, au début du 20ème siècle, l’espace libéré par la destruction des anciennes fortifications de Thiers autour de Paris, là où passent maintenant les boulevards des Maréchaux.  Guillaume Apollinaire a écrit un célèbre poème qui porte ce titre. On pourrait dire « il se sent bien » mais la mode médiatico-psychologisante a fait son œuvre et rend plus « technique » son vocabulaire. Sauf qu’il demeure très peu précis et appartient à ces mots ou expressions dits « valises » qui transportent ce que l’on y met en fonction du contexte. 

Dans la même veine, on remarquera « un plat plein de saveurs » (Lesquelles ?  Ce serait trop demander), « rapport de pouvoir », et aussi l’emploi exclusif par les cuisiniers de la télévision et de la radio du verbe « travailler ». Ces braves gens travaillent leur pâte, la viande, les légumes, les sauces, les poissons, bref tout ce qui leur tombe sous la main. Je leur conseille de chercher des synonymes qui rendront plus attrayantes leurs ennuyeuses émissions culinaires. A vos préparations messieurs et dames !

Pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir ce thème, je pense que l’ouvrage de Laurence Devillairs Un bonheur sans mesure (Albin Michel) est tout indiqué. Il a été présenté ce matin du 17 décembre 2017 sur France Inter.

« Ne serions-nous pas devenus des forçats du bonheur obligatoire ? Ne risquons-nous pas l’épuisement à suivre avec sérieux ce régime imposé des petits plaisirs ? Dans cet essai vif, Laurence Devillairs invite à s’affranchir de la fascination pour le moment présent et à oser le bonheur en grand. Car l’horizon est toujours plus vaste que nous l’imaginons. Une vie heureuse doit s’écrire en majuscule et en couleur.

En convoquant des pages flamboyantes de la philosophie, ce livre donne sens à l’espoir, cet élan qui nous porte vers demain et nous permet d’obtenir plus que ce que nous désirons. C’est une véritable expérience philosophique qui consiste à conquérir plutôt qu’à consentir. »

 

10:34 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) |

28/08/2014

Devinette

Au fil de l'été, j'ai glané cette déclaration dans la presse :

"L'équipe d'Allemagne s'est ouverte, y a des Turcs..., sauf que, depuis qu'il y a ça, ils ne gagnent plus, et ils vont perdre contre le Brésil (...). L'Allemagne, elle gagnait quand il n'y avait que des dolichocéphales* blonds." 

Qui s'est exprimé ainsi sur une chaîne de télévision à l'occasion de la dernière Coupe du Monde de football ? 

* Forme allongée du crâne prétendument caractéristique des peuples du nord de l'Europe. 

 

 

13/08/2014

Mortelle passion pour le selfie

Selon Wikipedia, je cite : " un selfie (déclinaison du terme anglais self « soi », interprétée dans le contexte comme « pour soi » ou « étant seul »), autophoto ou encore égoportrait au Québec, est un autoportrait photographique réalisé avec un appareil photographique numérique, un téléphone mobile (téléphone intelligent ou photophone) voire une webcam puis téléversé sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Tumblr, et autres Flickr) pour renseigner son profil ou son avatar, pour documenter sa présence dans un lieu ou auprès de quelqu'un (notamment une photo volée ou consentante à côté d'une célébrité), partager son état du jour, publier certaines scènes particulières."

Le site d'information Atlantico relaie une information qui montre à quel point cette mode du selfie conduit ses adeptes à des comportements extrêmes. Un drame survenu à Cabo de Roca au nord de Lisbonne (Portugal) samedi dernier (9 août 2014) en constitue une triste illustration. Une famille polonaise visitait le site dont on dit qu'il s'agit du point le plus avancé d'Europe vers l'ouest. Les falaises sont hautes de plus de 80 m. Les parents polonais ont voulu prendre un selfie au bord du précipice. Trop près du bord. Ils ont trébuché et basculé dans le vide devant leurs enfants de 5 et 6 ans.

Chute mortelle. Sous les yeux de leurs enfants. Pour un selfie.

Notre Terre n'est pas seulement un décor pour des photos de soi qui n'ont de valeur que si elles sont démultipliées et vues par des centaines de correspondants. Ce couple de polonais a payé le prix fort pour cet oubli. Après le virtuel, le retour au réel. 

Cette parabole incitera-t-elle à quelque réflexion les adeptes des réseaux sociaux ? Rien de moins sûr, ils ne lisent pas mon blog. Je n'y poste aucun selfie... 

 

 

 

10:10 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : portugal, cabo de roca, selfie, polonais |

06/06/2014

De l'Elysée à Saint-Denis

 

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Détail d'une mosaïque, façade de commerce, Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales

 

"We are not amused."

Elisabeth II du Royaume Uni

 

Quel spectacle nous offre la classe dirigeante française depuis quelques années ! Il mérite quelques lignes. Je ne prétends pas être exhaustif dans si peu d’espace. Je souhaite simplement livrer quelques réflexions et observations, lancer des pistes.

Depuis l’éviction de Jospin de la présidentielle de 2002, notre monde politique semble déboussolé. Quand en 2007 prennent fin les 12 années d’apathie totale de l’ère du roi fainéant Chirac, la France a besoin de mouvement. Nicolas Sarkozy est élu à la présidence de la République. Alain Badiou publie en octobre 2007 un ouvrage au titre fameux De quoi Sarkozy est-il le nom ?*. Il y montre que le nouveau président de la République française n’est rien en tant que tel mais qu’il est le représentant des puissances de l’argent et qu’il agit en leur nom à la tête de l’Etat. Badiou a raison. Je ne reprendrai pas ici la longue litanie des cadeaux distribués aux plus riches par Sarkozy. Je ne reviendrai pas non plus sur l’accroissement énorme de la dette de la France sous son ère, en-dehors des effets de la crise de 2008. Sarkozy a bien renvoyé l’ascenseur.

Sarkozy est donc  le nom de « l’argent », des riches. Les récentes affaires au sein de l’UMP montrent avec quelle cynique arrogance lui et ses proches ont géré financièrement ce parti et financé la campagne présidentielle de  2012. Les Copé, les Lavrilleux, les préfets Lambert et autres sbires ont magouillé en utilisant comme paravent la société Bygmalion, créée par des proches de Copé. Il est probable qu’on commence à peine à découvrir la partie émergée de l’iceberg. On peut compter sur les vieilles haines au sein de l’UMP pour que le déballage se poursuive.

Ces histoires de financement occultes ne datent pas d’aujourd’hui : les rétro commissions de la campagne Balladur-Sarkozy de 1995, les financements par Kadhafi de la campagne de Sarkozy de 2007, et d’autres (les Bettencourt par exemple).

La gauche n’est pas épargnée : Cahuzac et son compte en Suisse avec en prime le mensonge d’Etat en direct. Cahuzac joue cependant petit (moins d’un million d’Euros…), c’est un peu minable. Strauss-Kahn et ses frasques sexuelles : l’argent il en a suffisamment et depuis toujours pour se payer toutes les putes du monde, marocaines, guinéennes ou lilloises. Tapie (ni de gauche ni de droite) qui a négocié avec les plus hautes autorités politiques françaises dès Sarkozy élu  le montant de son indemnisation dans l’affaire Adidas (près de 500 millions d’€)…

Cette déliquescence d’une partie de notre classe dirigeante décourage maints électeurs et/ou les poussent dans les bras de l’abstention et du FN. Quand le seul moteur devient l’argent et l’accumulation de richesses, on voit ce qui se passe. Il ne s’agit pas de libéralisme mais bien plutôt de  libertarisme, doctrine qui gagne du terrain, prône la disparition des Etats et donc de l’impôt. L’intérêt général est jeté à la poubelle. Chacun pour soi. L’argent comme fin en soi. L’argent corrupteur. L’argent destructeur.

Freud assimilait l’argent à la merde. Et il avait raison. Il n’a de valeur que si on l’utilise comme engrais, qu’on le recycle. Il doit être redistribué, ventilé. Sinon il pue. Bernard Maris a publié il y a quelques mois un ouvrage sur Capitalisme et pulsion de mort. Il a raison, le consumérisme et l’accumulation de biens, à outrance, conduisent à notre fin. Pourquoi pas ? « A chacun sa merde » comme je l’ai entendu il n’y a pas si longtemps. « Le monde court à sa perte et tant mieux » disait notre chère Duras.

Je ne crois pas à cette résignation égoïste et la Duras savait se faire provocatrice. Nous ne sommes pas tous, loin s’en faut, devenus libertaires. Un récent gagnant du Loto a donné à des associations 50 millions des 70 qu’il avait gagnés. Il a eu bien raison : que faire au-delà d’un certain montant de tout cet argent ? Avec les 20 millions qui lui restent, il vivra confortablement (800 000 € de revenu annuel avec cette somme placée à 4 %) et avec la satisfaction d’avoir été généreux.

Au-delà de cette crise libertaire qui touche une partie de la société française (pas toute,  loin de là), je pense que notre pays traverse une crise structurelle. Notre constitution est caduque et entrave la bonne marche de notre pays. Il faut s’interroger sur cette bicéphalité (Président de la République et Premier ministre) de plus en plus incompréhensible et toxique (je cède à un adjectif à la mode). A quoi sert le sénat ? Nos régions n’ont pas assez de pouvoir, notre pays est encore beaucoup trop centralisé.

Simplifions. Nous avons besoin d’un vrai chef de l’exécutif et d’un seul, issu du Parlement, et d’un Président de la République, symbole et garant de la République, la représentant en France et à l’étranger, mais ne gouvernant pas. Sa désignation ne revient pas au suffrage universel. Ce Président devrait d’ailleurs quitter l’Elysée symbole monarchique d’un autre temps et s’installer dans un lieu solennel tel les Invalides (il y a de la place), le château de Vincennes (De Gaulle y avait songé). Ma préférence irait à Saint-Denis : la République y dispose d’un magnifique bâtiment dévolu à l’Institution de la Légion d’Honneur. Il s’agit de l’ancienne abbaye située près de la basilique où reposent maints de nos rois de France. Contradiction : non. Signe de la continuité de l’Etat français en dehors de Paris et des hôtels particuliers construits par nos rois pour leurs favorites. Pour ne pas employer un autre mot.

 

 

* http://www.editions-lignes.com/DE-QUOI-SARKOZY-EST-IL-LE-NOM.html

11/05/2014

Tolérance

Un jeune gitan, Kendji, désigné par le public champion de l'émission Voice (TF1).

Un travesti, Conchita Wurts, - improbable femme à barbe - désigné champion du concours de l'Eurovision...

Les oiseaux de mauvaise augure qui disent avec acharnement que les Français sont racistes et que les Européens sont machistes ont du souci à se faire, surtout quand on sait que ce sont des jeunes qui pour l'essentiel votent dans le cadre de ces concours. L'Eurovision est aussi très prisée par les "gays" (je n'aime pas ce mot mais "homosexuel" est encore pire) qui organisent des soirées spéciales ce jour-là et votent beaucoup.

Je me réjouis à titre personnel de ces deux événements qui montrent que la tolérance gagne du terrain en Europe.

 

10:20 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gitan, kendji, conchita wurts, eurovision, voice, tf1, gays, jeunes |

25/04/2014

TF1 se moque vraiment de nous

Avez-vous visionné sur la toile ou à la télévision la dernière promotion de TF1 pour elle même ?

Si vous en avez le loisir, cela dure 45 secondes, vous entendrez (prononcées par une voix très sombre) et lirez un certain nombre d'affirmations relatives aux Français, du style :"Les Français font la gueule, ils sont racistes, perdants, fainéants...". Ces propos sont démentis par des images qui viennent contredire les affirmations. Et TF1, qui ne manque pas d'air, termine sur un : "Partageons des ondes positives !". C'est à en rester baba.

Cette chaîne met en avant depuis des années dans tous ses journaux télévisés, celui de 13h battant tous les records, tout ce qui va mal dans notre pays. Les chiens écrasés, les usines qui ferment, les vieillards agressés, les musulmans qui nous envahissent, les émigrés violeurs, j'en passe et des meilleures. Comment s'étonner qu'ensuite des villages, où aucun étranger n'a jamais mis les pieds et où il n'y a jamais eu de vol, votent à plus de 50 % pour le Front national ? C'est ce que j'appelle "l'effet TF1". On ne vote pas pour "ce qui est" mais pour "ce qu'on voit" dans les journaux de TF1. Certains n'osent même plus sortir de chez eux... J'en connais.

Que faire dans ce pays champion du monde du pessimisme, au dernier rang derrière les pays en guerre, les pays où certains vivent avec 1 euro par jour ? Supprimer les journaux télévisés de TF1 et ceux de France 2 qui ne valent guère mieux : ce serait de salubrité publique. J'entends déjà ceux qui vont dire que c'est l'actualité qui est triste et que les journalistes n'y sont pour rien. Ce n'est pas vrai. Les journalistes sont responsables de la présentation, de l'ordre des annonces et des explications. Ils hiérarchisent. Regardez les journaux d'Arte, vous verrez la différence. 

Et voilà que France 3 s'y met (ajout du 26/04) !

En ouverture du journal du 25/04 à 19h30, uniquement des faits divers (deux affaires de viols) dignes du défunt France-Dimanche. Le journal n'offre aucune ouverture vers l'Europe, le monde. Uniquement de l'anxiogène propre à enfermer les téléspectateurs dans leurs phobies.

Et puis il y a ce ton moralisateur à propos de l'affaire de viol survenue dans le métro de Lille : "ils n'ont rien fait ces salauds qui ont tout vu, même pas tiré le signal d'alarme". Elle y était la journaliste qui pérore ? Immédiatement me revient une autre affaire pas si ancienne où une jeune femme affirmait avoir été victime d'un viol dans le RER. Qu'avions-nous alors entendu ! Même Chirac s'était joint au concert. Mais elle avait menti la jeune femme, pour se faire remarquer. En fait, il ne s'était rien passé... La situation est cette fois différente, les faits semblent avérés. Mais à mon avis, ce genre d'info ne mérite pas de figurer dans le journal d'une TV nationale.

 

30/03/2014

Réclames

 

Depuis quelques semaines, je suis chaque jour contrarié par deux publicités qui passent sur les ondes de France-Inter et sont, à mon avis, contre-productives.

L'une pour (ou contre ?) le Fonds pour la recherche médicale : des voix, qui ont l’air de s’en foutre totalement, énumèrent une liste infernale de maladies  et provoque un effet repoussoir. On a le sentiment qu’on ne pourra pas échapper à l’une ou à l’autre (ou à l'ensemble...) de ces pathologies…

L'autre pour le Comité catholique contre la faim (CCFD) qui donne une fois de plus une vision misérabiliste de l'Afrique et du Brésil (Pourquoi ce pays ? Pourquoi pas d’autres d’Amérique du Sud ?). Le ton employé est en même temps arrogant : « Je reviens de voyage, je n’ai vu QUE des choses horribles telles la guerre et la sécheresse… ».  Bref encore une réclame qui ne donne aucune envie de contribuer.

En interpellant les auditeurs par une présentation négative, ces pubs ratent leur cible. L'Afrique n'est pas seulement un champ de ruines en guerre ravagé par la sécheresse. Certes certains pays connaissent des conflits, certaines zones manquent de pluie. Mais je me rends assez souvent sur ce continent pour savoir que beaucoup de pays sont en paix, progressent à leur rythme et ne connaissent pas la sécheresse. Et au lieu de laisser entendre qu'on passera tous par le cancer, l’Alzheimer et autres joyeusetés, on ferait mieux de parler de la recherche qui avance... Ce qui paradoxalement est l’objet du Fonds, mais cet objet est occulté par l’accroche maladroite.

Bref on ferait mieux de présenter le verre à moitié plein au lieu de celui à moitié vide. Mais je crois que la tendance est au verre totalement vide... Et au négatif. Par principe. C’est tendance. Et on s’étonne que les Français n’aient pas le moral !

 

13/07/2013

Espérance de vie : laquelle ?

Je reprends un courrier des lecteurs du Nouvel-Observateur qui me semble bien poser la problématique du grand âge à notre époque, avec le brin d'humour qui s'impose.

Début de citation :

« Espérance de vie : laquelle ?

Conséquence des progrès médicaux, sanitaires, alimentaires, notre espérance de vie s'accroît de mois en mois chaque année, paraît-il. Économistes et gouvernants en déduisent qu'il nous faut travailler plus longtemps. Mais à quel moment de notre vie s'ajoutent ces 3 mois annuels ? Par un progrès scientifique inédit, l'humanité aurait-elle gagné du temps sur le temps ? Sexagénaires et septuagénaires, nos années de vie comporteraient-elles 15 mois, vivrions-nous 455 jours par an durant cette tranche de vie ? Et travaillant un peu plus, nous aurions encore de vertes années devant nous.

Non, cet allongement de l'espérance de vie se fait à l'autre bout. On gagne des années de déambulateur, des années de fauteuil roulant, puis grabataires et petites tapes affectives sur les mains. Et à rallonger sans cesse le temps travaillé, on pourra réécrire l'énigme du Sphinx : »Quel est l'animal qui passe sa vie dans la dépendance ? L'homme : dépendant des parents, puis du patron, puis des enfants. » Alors, messieurs les savants, puisque vous pouvez rallonger les années en bonne santé, arrêtez le progrès, et si vous le pouvez, faites un progrès juridique en libéralisant l'euthanasie, afin que nous puissions partir la tête encore haute avant de n'être plus qu'un légume... même pas bio.

Christian Ricaud »

Fin de citation.

Courrier des lecteurs du Nouvel-Observateur du 4 juillet 2013

15:08 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : espérance de vie, vieillesse, euthanasie |

05/03/2013

Francophonie

Je reproduis ci-dessous avec malice la chronique de Jérôme Garcin dans le Nouvel Observateur du 28 février 2013. Il y épingle ces "fameuses" journées de la langue française qui m'ont tant occupé, ainsi que mes collègues polonais et français, quand je séjournais à Varsovie. On peut se demander si la formule est bien adaptée à notre époque. Elle mériterait à mon avis un bon toilettage.

 

"Le 22 janvier dernier, c’était la Journée nationale de la chips. Elle précédait la Journée nationale, le 5 février, de la prévention du suicide. Celle du sommeil aura lieu le 19 mars et celle du fromage le 8 avril. Mais la langue française, elle, a droit à une semaine complète du 16 au 24 mars. C’est dire combien le pays du duc de Saint-Simon et d’Émile Littré est fier de son patrimoine écrit et oral.

Afin de montrer l’attrait que le français exerce sur les langues étrangères, le ministère de la Culture lance un slogan tonitruant : « Dis-moi dix mots semés au loin ». Les choses vont-elles donc si mal qu’on doive se glorifier de l’adoption de l’adjectif « unique » par les Néerlandais, de la préposition « voilà » par les Britanniques et de l’adverbe (ou du nom) « vis-à-vis » par les Espagnols et les Portugais ? Bref, le ministère nous somme, cette semaine-là, de « chanter, chuchoter, slamer, bloguer, filmer, s’enflammer » avec les mots « atelier, équipe, protéger ou savoir-faire ». Cela fait vraiment rêver. On est impatient de vivre ce grand moment festif. Slamer sur « voilà », l’extase.

Pour nous préparer à cet événement, le ministère a envoyé à la presse un communiqué dont le moins qu’on puisse dire est que la prose n’emprunte pas à Marcel Proust. Il y est question de nos expressions « qui s’installent dans des contrées langagières inattendues », des valeurs « véhiculées » par un « français globalement en expansion », qui unit « 220 millions de locuteurs de langue maternelle ou seconde ». En conclusion, « le français gagne une élégante bataille par mots interposés qui dure depuis des siècles » sic. Je ne connais pas les bureaucrates affectés au succès de cette Semaine de la langue française et de la francophonie et j’ignore si leur « savoir-faire » est « unique », mais ils voudraient décourager d’aimer et de célébrer la langue de Molière qu’ils ne s’y prendraient pas mieux. « Voilà ». "

 

 

 

 

 

 

 

 

06/07/2012

"Hi-ro-shi-ma... c'est ton nom"..Il lui répond : "C'est mon nom, oui. Ton nom à toi est Nevers. Ne-vers-en-Fran-ce*"...

Je cite Le Parisien de ce jour : "L'accident nucléaire de Fukushima a été un désastre créé par l'homme" et non pas simplement provoqué par le séisme et le tsunami géant survenus le 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, a conclu jeudi une commission d'enquête mandatée par le Parlement. L'accident (..) est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l'opérateur Tepco, et d'un manque de gouvernance de ces mêmes instances, a-t-elle expliqué dans son rapport final. "

La radioactivité ambiante a contaminé la région dans un rayon de 30 km. La zone est interdite à toute circulation. Qu'écrire ?

- Fu-ku-shi-ma... C'est ton nom...

- C'est mon nom, oui. Ton nom à toi est Flamanville. Fla-man-vil-le en France...

Nous sommes tous sur le même bateau face aux risques technologiques.

Je cite sur la même thématique les propos de Patrick Lagadec, directeur de recherche à l’École polytechnique, qui est à l’origine du concept de risque technologique majeur (Journal du Dimanche du 8 juillet 2012). 

 

 "La panne du réseau Orange (du vendredi 6 juillet 2012) est un avertissement (un de plus), qui nous force à ouvrir les yeux sur la vulnérabilité de nos sociétés complexes. Les défaillances majeures de notre siècle seront liées aux réseaux, avec le risque d’arrêt foudroyant et durable d’activités vitales. Vous imaginez les conséquences de la canicule de 2003 amplifiées par un black-out électrique… Ou les problèmes d’approvisionnement, lorsque les hypermarchés ont une journée de stocks de nourriture.

Nous avons vécu sous le principe du 'tout est sous contrôle'. Des plans d’urgence apportaient des réponses codifiées à des problèmes connus, avec garantie de retour à la normale. Nous voici confrontés à des défis plus lourds : le mégachoc, l’instantanéité, les effets domino, l’impossibilité de poser un diagnostic rapide.

Il nous faut atteindre l’excellence en matière de prévention. Mais nous allons devoir nous préparer à l’imprévu : non plus donner toutes les réponses pour ne jamais être pris de court, mais nous attendre à être surpris. Cela suppose de nouvelles capacités collectives pour naviguer dans des univers volatils, inconnus. Pour l’heure, nous sommes désemparés face à l’imprévu, incapables de gérer les “grandes surprises”. C’est un problème culturel plus encore que matériel. Intellectuellement, il nous faut accepter d’aborder une terra incognita, où rien ne sera écrit d’avance. Il est urgent d’apprendre à cartographier ces territoires étrangers et à inventer des modes d’action collective pour que les surprises ne soient pas des défaites coûteuses."

*Hiroshima mon amour, Marguerite Duras

 

 

 

 

16:07 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fukushima, nevers, hiroshima, duras, nucléaire |

05/07/2012

Encore un effort Claude Guéant !

Le Figaro de ce jour relate un entretien que l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant, battu en juin aux législatives, a donné aujourd'hui sur France Inter.


"Vivre comme un citoyen ordinaire, ça fait du bien aussi", explique Claude Guéant, très proche collaborateur de Nicolas Sarkozy. "Depuis des années et des années, je vis entouré d'une équipe qui s'occupe de mes petits problèmes, qui me passe mes coups de téléphone, qui me prend les rendez-vous...", déclare-t-il. "Maintenant, je passe mes coups de téléphone moi-même. C'est intéressant d'ailleurs, car ça montre aussi ce qu'est la vie des Français".

Il poursuit, sans se rendre compte de l'énormité de ses propos : "Je dois faire quelques contrôles médicaux, eh bien je vois ce que c'est d'obtenir un rendez-vous, c'est pas si simple que ça!", déplore-t-il. Selon lui, "ça apprend, y compris sur l'action publique et les propositions que l'on peut faire".

Encore un effort Claude Guéant et vous saurez à quoi sert un balai ! A chasser les ministres incompétents ! Heureusement que les électeurs dans leur sagesse ne vous ont pas élu député ! Sinon vous n'auriez pas eu l'occasion d'apprendre à téléphoner !

 

 

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Charlie Hebdo du 11 juillet 2012

28/06/2012

Je ne serai jamais Jeannie Longo

Je lis cette information dans la presse :

"Jeannie Longo, qui a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques depuis 1984, n'a pas été retenue dans la sélection qui se rendra à Londres. La doyenne du cyclisme français est abattue."

Quelle tristesse que de ne pas pouvoir décrocher de la compétition sans rechigner, sans se plaindre et sans protester !

Je ne serai jamais Jeannie Longo. Il faut savoir tourner la page et passer à autre chose.

Sans s'accrocher comme une bernique à son rocher. Ou à son vélo !

Humeur du 28 juin 2012

18:07 Écrit par Jean Julien dans Billets d'humeur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jeannie longo, décrocher, bernique |